Les règles, c'est nul. Ouaip. Voilà ce que je pense. Et quand je dis les règles, je pense au règlement de l'école, hein. Pas aux ragnagna. Quoi que, après mûr réflexion, ça aussi, c'est chiant. C'est comme si nous, les filles, on fuyait une fois par mois. Haha. Mais bref, c'est pas ça le sujet, hein ! Donc, oui. Je disais : Les règles (the RULES, quoi), ben c'est trop nul.

C'est vrai, quoi, à quoi ça leur sert, aux adultes, de nous interdire de sortir après une certaine heure ? Ils ont peur qu'on fugue ? D'avoir des bébés sur les bras ? De nous retrouver kidnappés par des moldus, ou par une ethnie d'aborigènes ? Ou alors ce qu'ils craignent c'est qu'on aille regarder les étoiles ! Ah naaan, mais je vous jure, hein, les étoiles, c'est super dangereux, quand on y pense ! C'est sûr, TOUT LES JOURS y'en a qui tombent en pleine tronche des élèves ! Alors bon, il faut sévir, quoi, nous empêcher de sortir, parce que sinon, on serait tenté de leur jeter des cailloux, à ces étoiles, et là, ça provoquerait une attaque intergalactique ! Et bon, bah, 'faut les comprendre, quoi. Ils ont trop peur de Dark Vador. Ils craignent qu'il se pointe pour tous nous trucider, tout ça parce qu'on a commis le crime ultime... JETER DES CAILLOUX ! Ah, la la !

Uhm... Bref. Je crois que je m'égare. Ouais, donc. Les règles, c'est nul, bla bla bla. Et vous voyez, là, il est très exactement 3h17 du matin, et j'ai pas sommeil. Et j'ai envie d'aller me dégourdir es jambes... Et p'tetre bien aussi d'aller jeter quelques cailloux aux étoiles, haha ! Donc voilà, c'est dis, je sors. J'suis trop une rebelle, que voulez-vous. Et si jamais j'me fais choper... Je jouerais aux pauvres filles, en leur sortant d'une voix fébrile que je voulais juste aller à l'infirmerie et puis je simulerais un malaise. Facile, je l'ai déjà fais. Suffit juste de faire en sorte que la personne en face de moi soit assez près de moi, ou alors que je sois près d'un mur. Pour pas trop m’exploser la tête. Et vu ma tronche de p'tite princesse douce et délicate, ça sera du gâteau. C'est pratique, en fait, d'avoir un physique à l’inverse de votre personnalité. Haha. Mais bref, passons.

Ainsi donc, je m'en vais de ce royaume du sommeil qui de toute façon veut pas de moi, alors. Et au bout de quelques minutes de marche et une petite dizaine de chutes en tout genre, me voilà dehors, près du lac ! J'aime trop cet endroit. Bon, par contre, j'vous l'accorde, si j'me fais choper, l'histoire de l'infirmerie, ça ferais un peu rire. Bah. J'peux toujours jouer la carte de la somnambule. Et puis de toute façon j'me ferais pas choper, qu'est-ce que c'est que cet esprit défaitiste que j'ai tout d'un coup ! Oh ! Si j'vois quelqu'un, j'me cache ! Non mais voyons, Louison ! Bon. Et puis de toute façon je verrais personne. Et puis voilà. Mais bref. Je suis dehors, c'est cool, mais que faire, maintenant ? … Un p'tit bain de minuit ? Ouais mais non, c'est déjà 3h du mat. Et les bains de 3h du mat, c'est connu que ça existe pas. On le saurait, sinon. Et j'suis trop fatiguée pour inventer quelque chose. En plus il fait froid, eh.

… Bordel, mais maintenant que j'le dis, c'est vrai qu'il fait froid ! Et moi qui viens comme ça, en p'tite robe d'été, près de l'eau ! … Faut dire, en même temps, j'ai que ça, moi, des robes d'été, dans mon armoire. Mais genre, j'aurais pu prendre une veste, au moins. J'me les pelle, là. Et bien sur, dans le lac, personne n'a eu la bonne idée d'inventer les bains de 3h du mat' ! J'aurai pu leur piquer leur vêtement, au moins ! Mais non ! Tseuh, les gens sont vraiment crétins. Qu'est-ce que ça leur coûtait, un p'tit bain de 3h du matin, hein ? Rien ! Rien du tout ! Et pourtant, bah ils le font pas ! J'vous jure.

Bon, en marchant un peu, j' vais bien finir par trouver un truc à faire, ou une manière de se réchauffer sans non plus rentrer à l'intérieur. Qui sait. Au pire, avec un peu de chance, j'vais tomber sur un cadavre tout habillé, à qui j'aurais plus qu'à imposer un strip-tease ! Qui sait ! Mouais. On peut toujours rêv-

OUARG. Et bim. Voilà que j'suis ENCORE tombée. Et cette fois, en plus, c'est pas ma faute, j'ai juste trébuché sur un gros truc mou ! Alors c'est la faute de ce gros truc mou si j'ai maintenant la tronche dans le gazon. C'est pas bon, en plus, le gazon, je sais vraiment pas comment elles font, les vaches. Mais bon, là n'est pas la question, pour l'instant. Le tout, ça serait d'se redresser un minimum, quitte a pas non plus finir totalement debout, juste histoire de savoir sur quoi j'suis tombée, moi. Voilàà, retournons-nous juuuste un peu maintenant, eeet... OUAH !

- Trop coooool, un cadavre !

Mais. Mais. Mais. Mais pourquoi j'avais toujours des notes de bouse de troll, en divination ? Alors que j'viens de prédire l'avenir ! J'suis tellement fière de moi que j'ai même pas pu m'empêcher de crier ça, tiens. Quoi que. Il bouge drôlement, ce cadavre, pour un cadavre. Et en plus, la tête de ce cadavre me rappelle quelque chose...

… Oh.

- Pffff, c'est que toi...

James. Tss. J'suis tellement déçue que j'me suis affalée accroupie sur le sol, coudes sur mes genoux et tête dans mes mains, mine de boudeuse. Finalement, j'suis pas voyante. Et j'ai froid. Tss. C'est d'sa faute, aussi, qu'est-ce qu'il faisait couché par terre, au bord du lac, lui !

— Blugladubabouh.

… Gné ? Mais dans quelle langue il me parle, lui ? … C'est du troll ? Eeeh attend une minute ! Pourquoi il me parle en troll ? Ca sous-entend que je peux le comprendre, donc que je peux comprendre le troll ? DONC que JE SUIS un troll, puisque ce que je peux comprendre le troll ? Ooooh, mais il va se calmer, le gouailleur à la touffe rose ! Si y'a bien une créature magique dont je serais digne de comprendre le langage, c'est les vélanes, pas les trolls ! Non mais dis ! Tseuh. J'vous jure. Pour qui il se prend, ce... ce... ce...

Eh, mais. Une minute.

– Euh. Pourquoi t'es presque à poil ? Et trempé ? … Et pourquoi tu t'enfonces ?

Somme questions pour sûr très intelligentes et dignes d'intérêt, ne trouvez-vous pas ? C'est vrai que je viens de remarquer ça. Moi qui pensait au début que c'était un cadavre à qui je pouvais piquer tout plein de vêtements, au final, non seulement c'est pas un cadavre, mais en plus c'est JAMES, et PIRE QUE TOUT, pas de vêtements à piquer. Encore que, si vraiment j'étais désespérée, je pourrais lui piquer son calbute. Sauf que pas question d'me dépoiler devant lui pour le mettre à la place de ma culotte. En plus j'suis sûre qu'elle tiens plus chaud, ma culotte, elle au moins elle est pas trempée.

MAIS ! Le plus bizarre, dans l'histoire, c'est pas qu'il est trempé. Ben oui, c'est que y'a un peu un lac, à côté. Alors faut pas être Auror pour deviné que LE VOILA, l'inventeur des bains de 3h du mat'. Le problème, c'est que pas de vêtements à l'horizon, alors aucun intérêt à ce qu'il soit l'inventeur. Et puis zut, on s'en fout. Pourquoi il s'enfonce ? C'est bizarre, ça ! Moi, j'suis assise, et je m'enfonce pas, pourtant ! … Mais lui, il est couché. Ca vient p't'être de là. Mmh, non. C'est pas logique, ça devrait être l’inverse, vu qu'il est couché, ses grosses fesses sont réparties dans la vase, et donc...

La. La. La vase ? Mais c'est visqueux, la vase ! Et lui, il se couche dedans ? Mais. Mais. Mais. Oh oh. Mais tout s'explique. En fait, c'est un beau crétin. Enfin, ça on le savais, mais j'voulais dire, genre. Plus que d'habitude, quoi. Tseuh.

– MAIS T'ES VRAIMENT TROP C*N, TOI.

Oui, voilà, c'est dis, pouf. Et ça, ça sortait du cœur, croyez-moi ! J'vous jure. Et qui sait qui sauve toujours toute la terre quand elle a besoin d'elle ? SUPER-LOUISON, évidemment ! J'vous jure qu'il a pas intérêt à me babadouer les coin coin, lui, après, parce que sinon, je m'énerve tout rouge ! Enfin, plus rouge que d'habitude, quoi. Bon. Alors, alors. Qu'ai-je fais de ma baguette ? … Mmh. Ah, la voilà ! Ma belle petite baguette. Allez !

– Levicorpus ! 

Et paf, un James-à-là-c*n volant. Pour être tout à fait honnête avec vous, j'aurais bien envie de le balancer dans la flotte, là, maintenant, tout de suite. Mmh, quel dilemme. Mais je vais quand même me retenir. Quelle bonté je fais, moi. Enfin bref. Après l'avoir bien gentiment reposé sur le gazon tout dur (tout est relatif), je range ma baguette dans sa cachette secrète à savoir, mon soutif. (oui, oui.)

– VOILA ! T'as une dette de vie envers moi ! Et toc, en plein dans tes fesses!