nobody said it was easy

Deborah ouvrit les paupières en douceur, s'étirant un peu en s'emmitouflant dans ses couvertures dans l'espoir qu'une amie vienne lui annoncer que les cours étaient annulés comme par magie. Elle n'avait pas envie d'y aller. En fait, elle avait une étrange sensation qui la suivait de près. Tentant de l'ignorer, elle s'assied sur son matelas et regarda son réveil. Il n'était que sept heure du matin. Pourquoi était-elle debout si tôt? Plaquant sa main sur son visage et la faisant remonter sur sa chevelure dans l'espoir de se sentir plus éveillée, elle songea à quoi faire. Elle avait le temps de se recoucher. Elle ne le voulait pas. Se connaissant elle allait passer tout droit et arriver en retard en cours. Peut-être pouvait-elle aller marcher un peu? Ouvrant un peu son rideau, elle jeta un coup d’œil à sa vue - aujourd'hui dirigée vers le parc vu les changements fréquents de l'infrastructure de Malwen -. Le premier regard ne lui fit rien remarquer de particulier, si ce n'est qu'il pleuvait des cordes. Un autre soupire s'échappa et elle allait se retourner quand elle capta un truc inhabituel. Une silhouette. Un autre élève, visiblement, assit sur un banc. Sous la pluie. À en juger par l'état de ses vêtements il était probablement là depuis moment. La mi-anglaise haussa les épaules avec nonchalance. Ce n'était pas ses oignons s'il voulait choper un rhume.

Se retournant pour de bon, elle ramassa quelques vêtements propres adaptés à la fraîcheur de la journée et se dirigea vers les douches. Avec un peu de chance la ' tempête ' serait terminée quand la sorcière sortirait de sous la douche. C'est donc croisant les doigts qu'elle y entra, se savonnant, se rinça et songea à des choses plus importantes les unes que les autres, ressortant et se séchant à l'aide d'une serviette. Paresseuse, elle ne s'occupa pas de sa chevelure, se contentant de l'attacher rapidement avec un élastique à cheveux et retournant vers son dortoir pour préparer son sac pour les cours du matin. Une fois cela fais, elle fit son lit avant d'observer à nouveau à l'extérieur dans l'espoir que les claquements qu'elle entendait étaient ceux des gouttes coulant des rebords de la toiture. C'est avec déception qu'elle constata que c'était au contraire toujours l'averse qui se prolongeait. Curieusement, sa vision dériva vers le banc de tout à l'heure. Il était toujours là. Elle cligna à plusieurs reprise des yeux se demandant si elle se faisait des illusions...mais non.

En tant que future médicomage, Debby ne pouvait pas laisser cela passer. Elle enfila rapidement des chaussures et prit son parapluie dans une main et sa baguette dans l'autre, dévalant les escaliers et sortant brusquement, courant vers le parc en tenant l'ombrelle au dessus de sa tête. Les briques de quelques sentiers manquèrent de la faire chuter, mais elle tenu bon. Essoufflée elle arriva enfin près du banc. La jeune universitaire marcha les derniers pas en reprenant son souffle jusqu'à temps d'arriver devant son camarade qu'elle connu de ses années de Poudlard. Une partie d'elle lui cria de partir automatiquement quand elle remarqua que c'était un ancien Serpentard qui choirait sur la banquette. L'autre le toisa plus attentivement pour remarquer l'infinie tristesse qui semblait loger son visage.

Ravalant sa salive, elle resta muette un moment, se contentant de se pencher un peu pour tenir son parapluie de façon à ce qu'ils soient tout les deux protégés des gouttes tombant rapidement du ciel. Elle se pinça les lèvres, tentant de se souvenir du prénom ou au moins du nom de ce mec. Pourtant ils avaient partagés des cours là-bas ! Elle se sentait mal, même si ce n'était qu'un Serpentard parmi tant d'autres. Ce fait était surement la raison de son oubli. Au bout d'un temps, elle abandonna, parlant enfin.

" Tu vas tomber malade si tu restes là. Si tu ne l'es pas déjà. "

La deuxième partie de sa phrase s'était ajouté alors qu'elle avait remarqué qu'il avait les lèvres bleuâtres. Malheureusement elle n'avait pas de manteau à lui prêter...et elle se voyait très mal se dénuder pour lui rendre service...et encore moins utiliser la si louangée " chaleur humaine ". Pas avec lui. C'était l'ennemi. Pourquoi elle restait là? Pour ses yeux de chien battu? Pitoyable. Elle était pitoyable...

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Le voyant relever la tête lentement, Debby ne put retenir un petit sourire légèrement forcé. Pourquoi sourire alors qu'elle voyait quelqu'un visiblement en peine? Sadisme? Non, voyons. C'était une sorte de pitié. Vous savez, quand vous voulez rassurez quelqu'un et vous ne pouvez guère vous empêcher d'avoir un rire maladroit entre chaque phrase ou un rictus inutile au visage? C'était exactement cela qui se produisait chez la jeune femme, malgré son désir de fuir et laisser son antagoniste souffrir dans son coin. Elle ne comprenait toujours pas pourquoi elle se tenait debout là avec un parapluie en main.
Elle devait admettre que la jeune qu'il afficha la fit un peu rire. Pas méchamment, mais c'était mignon de le voir rosir, regarder un peu partout et essuyer son visage aussi rapidement malgré le fait que ce dernier, rougit par ses larmes, témoignait déjà de son état visiblement peu enviable. Réalisant qu'elle pouvait paraitre méchante par ce geste, elle cacha son sourire sous sa main libre - enfin, elle y tenait toujours sa baguette - et toussota discrètement pour redevenir sérieuse.

Suite à quoi, son corps bougea tout seul. Le voyant frissonner, la blondinette n'avait pas pu s'empêcher d'avancer d'un pas en penchant sa main vers le jeune Nissena. Sa peau allait tout juste toucher la sienne quand il parla enfin, la faisant reculer d'un coup. Que faisait-elle là? Affichant un air un peu confus, elle songea à ses amies de Poudlard. Comment auraient-elle réagit à la voir se rapprocher ainsi d'un Serpentard. Avoir pitié de lui? Certaines l'auraient reniés pour sur. Se pinçant les lèvres, elle resta muette. Elle l'évitait presque elle aussi du regard sans pour autant déplacer l'ombrelle qui continuait d'agir pour eux tel un écran protecteur contre le déluge qui les entourait. Lui jetant toutefois quelques regards de temps à autre, elle rosit discrètement en l'apercevant la détailler. Elle put également aussi remarquer le moment ou il allait parler...ah...mais non en fait. Encore une fois, elle retint un ricanement, aussi subtil aurait-il été.

Les paroles qui finirent enfin par sortir de la bouche de Zayn la surprirent. Elle en rougit même un peu et elle aurait balbutié si elle avait parlé tout de suite. Elle n'en fin rien. Après tout, cette conversation avait déjà un rythme très lent, parsemée de silences gênants. Elle n'allait pas s’embarrasser à bégayer alors qu'elle avait amplement l'occasion de se reprendre avant de parler. Elle fini enfin par afficher l'air le plus joyeux qu'elle le pouvait et tira la langue au jeune étudiant avant de le pointer de sa baguette en disant.

" Mais de rien. J'espère que j'aurais quelque chose en échange par contre ~ ". Le rire qu'elle ajouta à la fin semblait un peu faux, mais elle faisait de son mieux pour détendre l'atmosphère malgré le froid plutôt facile à percevoir entre eux. Un froid qui semblait étrangement s'attiédir...du moins du côté de la jeune mi-anglaise. Il semblait si innocent comme ça. Ça contrastait avec l'image stricte et ennuyante qu'elle avait dans ses souvenirs. Parce qu'enfin elle se souvenait de qui il s'agissait. Comme quoi les poissons rouges n'ont pas si mauvaise mémoire que cela en fait.

" Dis Clifford...pourquoi tu fais cette tête là? Ta copine t'a laissé pour un beau brun bien musclé ? ", demandait-elle sans vraiment s'attendre à une réponse. Elle voulait juste l’apaiser. Un peu. Elle se doutait bien que la raison d'une telle crise de larme dramatique sous l'averse sans fin de cette journée ma foi atrocement fade n'était pas du à une simple amourette. Ou alors elle surestimait son camarade de classe. On allait pas la tuer pour avoir aidé un vert et argent à retrouver le sourire. Non? Et puis, tremblant...en peine...probablement malade. Il semblait si vulnérable. Pas qu'elle allait en profiter pour quoi que ce soit, mais elle savait que bien des gens l'auraient fait s'ils c'étaient retrouvés à sa place, devant l'universitaire, avec le parapluie à la main.
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La jeune mi-anglaise trouvait elle même son attitude vis-à-vis de son camarade de classe un peu particulière, voir carrément étrange. Elle tentait de se décider. Elle devait rester là ou pas? Était-ce mal ou pas? Qu'est-ce que cela changeait qu'ils aient partagé des maisons rivales à Poudlard? Maintenant, ils n'étaient plus rivaux n'est-ce pas? Enfin, si, mais pas autant que si l'un avait été chez les Nissena et l'autre chez les Nasteen. D'ailleurs...ça l'étonnait. Un Serpentard chez les Nissena? Les ' gentils ' de l'Université? Alors qu'elle elle se retrouvait dans l'entre deux, lui avait fait tout un bon d'un grade d'égocentrique à celui de membre de la maison la plus remplie de débridés de l'histoire. C'était bizarre. Encore plus en le voyant pleurer sur un banc quoi. Pourquoi un être autrefois si sec et dépourvu de bonté, du moins c'est l'idée qu'elle s'en était fait vu son ancien groupe, pleurait-il à chaude larme sous une pluie glaciale? Certes, cela le faisait déjà un peu remonter dans son estime, en plus de ses remerciements de plus tôt...mais cela l'intriguait encore plus. Mais alors là beaucoup plus. Plus les minutes passaient, plus la blondinette était curieuse.

La question qui avait résulté de cette curiosité grandissante avait fait naitre au visage de son camarade de classe une expression qui la fit encore sourire en coin. Elle baissa sa baguette, avec laquelle elle pointait toujours le jeune homme, alors qu'il essuyait les dernières traces de sa crise matinale. Quand il se mit à sourire, pour de bon cette fois-ci, Colven figea un peu sur place. Elle n'était pas du genre à sauter sur le premier venu, mais elle avait l'étrange impression qu'elle était l’héroïne d'un manga ce serait exactement à ce moment là qu'elle partirait sur un bon trois pages de pensées positives sur comment un sourire peut changer notre avis sur une personne. En gros, elle avait trouvé ça tout aussi mignon que son regard fuyant quelques lignes plus haut.

La première partie - presque sarcastique - de la réponse qu'il lui offrit la fit ricaner et afficher un air triomphant. Même s'il reprenait bien jusque là, elle l'avait surprise avec sa question détournée en une remarque à peine vilaine. Juste assez. Le seconde cela dit la fit rosir et détourner le regard. Son serpentard préféré? Ah-mai...de-quel? Hein? Il avait osé dire ça? De peur de balbutier, l'étudiante en médicomagie se tue un petit moment, songeant à quoi répondre pour ne pas tomber dans son piège. Elle se retourna vers lui en gonflant légèrement les joues, l'observant pour remarquer une énième fois qu'il tremblait comme une feuille. Sa ' rage ' passagère du au fait d'avoir été aussi étonnée par sa réplique se calma d'un coup et elle répondit calmement.

" Peut-être pas mon préféré, mais je ne suis pas assez folle pour laisser quelqu'un congeler sous la pluie. Regardes-toi, Zayn. "

N'attendant pas une seconde de plus, Deborah se pencha et agrippa le bras de l'universitaire en le regardant droit dans les yeux, le tirant pour qu'il se lève. Elle ne remarquait pas que le rose qu'elle avait aux joues tout à l'heure était resté, elle se contentait de faire ce qui était le plus logique dans cette situation là, surtout pour quelqu'un étudiant dans son domaine.

" Viens, on va aller à quelque part d'un peu moins frisquet avant que tu ne deviennes un glaçon. Après on pourra discuter de ce tu voudras. "

N'attendant pas son avis, elle commençait à chercher du regard un endroit ou ils pourraient aller se cacher sans se faire choper hors de leurs cours qui avaient maintenant surement commencés.
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