Comme je le dis toujours, le poisson est une sale bête qui infeste les eaux, et dont le but ultime est, à long terme, la domination absolue du monde. C'est pour ça que je me rends souvent dans l'aquarium du château pour essayer d'analyser leurs faits et gestes.
Et jusque là, j'avais trouvé une technique in-faillible pour les contrer, j'avais mis au point un savoir-faire magnifiquement bien rodé.
il fallait les empêcher de copuler.
Ainsi, ces horribles animaux, se reproduisant le dimanche, la méthode consistait simplement à les manger le samedi. Seulement voilà, je ne sais pas pêcher. Alors ce que j'essayais de faire, moi, c’était de casser les bocaux pour y voler les poissons et les avaler tous crus. Mais jusqu’à maintenant, ça n'a jamais marché parce qu'il m’ait à chaque fois arrivé un pépin.
Et c'est pour ça, qu'en ce moment même je me rend à l'aquarium pour essayer une autre technique.
Je vais essayer de PARLER aux poissons !
Et.. Pour être franche, j'ai un peu peur parce que le poisson - même quand il est mort - c'est quand même une super arme de destruction massive, à part le fait qu'il puisse servir de projectile lors d'une bataille à la cantine.
Genre, c'que je veux dire c'est que... Par exemple : tu prends une seiche morte qu'est composée à 90% d'arêtes que tu glisses dans un plat et HOP ! Tu te débarrasse direct des guests qui vont crever dans d'atroces souffrances. T'as aussi le coup de la bonne morue vieille de 2 ans que tu planques derrière une statue dans un lieu publique et HOP ! Tout le monde meurt !

Je sais ce que tu te demandes.. « Mais, par Merlin, ces êtres abjectes, inutiles, au goût fade, et sans aucun intérêt, ont-ils vraiment pour seul but de nous détruire ? » EH BIEN OUI. C'EST LE M-A-L ! Même que toutes les sortes de poissons sont dangereuses pour l’humanité ! Genre le poisson-bite, ( qui vient des eaux torrides et qui n'a pas une gueule en forme de « bite », mais en forme de « sexe masculin », voyons. ) le poisspirine, Némo... ET SURTOUT, cette espèce qui n'a pas de nom et qui a pour habitude de dégager des odeurs fétides, de nager sur le dos à la surface, sans bouger, le regard en forme de croix... C'est SANS AUCUN DOUTE l’espèce la plus rare et la plus effrayante du monde.

Mais bon là... Tout va bien. Oui. Voilà. Toouuuut va pour le mieux, et dans le meilleur des mondes. Et puis, je suis à l’entrée de l'aquarium. Maintenant, je ne dois pas stresser, c'est pas comme si quelque chose allait de nouveau me tomber dessus pour me faire chier, non plus. Roh.

Ouais. C'est ce que je croyais. Parce qu'ÉVIDEMMENT, il a fallu que le contraire arrive à peine cinq minutes plus tard. Mais attention ! Pas le contraire genre « quelqu'un vient juste me causer en disant de la merde ». Non. Non, bah non, pensez-vous, ça serait pas assez drôle, ça. Ben oui. Ça aurait pas été assez bien pour le destin, sinon. Pensez-vous donc. il a fallu que quelqu'un pique tous mes plans. Et que ce quelqu'un parte PARLER AUX POISSONS, A MA PLACE !

Mais pas de panique. Par ma simple présence, les ombres nocturnes se vautrent. Je suis le cocktail explosif et amer du songe et du mystère, wesh. Ce blondinet qui se fait passer pour moi, je vais lui dégommer sa face de cake de lvl 80 moi, vous allez voir. C'est une lvl 80. Rien qu'une lvl 80 !
HINHINHIN. HINHIN. HIN....
M-M-Minute... C'est bizarre. LVL 80 ? 80 ? Il y a en tout 1184 levels dans cette quête du poisson destructeur.... 1584 est divisible par DEUX. Ce qui donne 592. 2x9 = 18... 18x5 = 90... 9+0 = 9... Ajoutez un zéros derrière
OMFG. C'EST UN LVL 90. Merlin !
Gniiiii. Ouat ? Me ? Paranoïaque ? Haha. La blague. Non. Je suis juste soucieuse de la vie. Soucieuse de la vie mon petit poisson. Soucieuse de la vie. C’est-à-dire, consciente du danger ! J'aime la vie.

Je me mets à sautiller dans tous les sens derrière le garçon tourné de dos puis je m’arrête nette, me racle la gorge et saute sur lui avant de m'époumoner :



Hm. Quoi ? Moi ? Mais. Comment veux-tu me reprocher mon manque de délicatesse ? A MOI ? Une toute petite chose toute choue ? Toute mignonne et aux joues bien rosées ?

Je repousse d’un geste vif la mèche de cheveux qu'est venue s’échouer sur mon front pour la remettre à l’abri derrière mon oreille et, voyant des étudiants passer nous regarder bizarrement, je me rends compte que je suis un peu en train de squatter l'espace vitale d'une personne que je ne connais pas, et à qui je parle comme si c'était n'importe qui.
Bon, en l’occurrence, c'est un peu n'importe qui..