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| Lord Orrin .::. Just don't touch, ok ?! | |
| Auteur | Message |
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Points Concours : 5 Diplôme : Dépeçage et BBQ Âge du perso : 83 ans Fonction : Garde-chasse Messages : 35 Gallions : 11 L. Orrin JE SUIS LE GARDE-CHASSE, ok ? | Sujet: Lord Orrin .::. Just don't touch, ok ?! Mer 6 Mar - 17:21 | |
| -LORD Orrin- When i was a little boy i dreamed that I could fly from the highest tree Dossier de Malwen Ҩ Maison : N'est affilé à aucune maison, Ҩ Poste souhaité : Garde-Chasse Ҩ Âge & Date de Naissance : 83 ans (équivalant de la quarantaine humaine) 17 Novembre 1937.Inventaire du Sorcier Chasseur Ҩ Baguette Magique : Séquoia 25 cm, rien de magique dedans, juste pratique pour se gratter le dos.Ҩ Animal de compagnie :Préfère éviter, il serait trop confus de déterminer lequel des deux est l'animal de compagnie. Ҩ Moyen de locomotion: Très dur à user, vos pieds vous porterons plus loin que quoi que ce soit. Approuvé par Orrin.Questions Magiques Ҩ Patronus : Pardon ?Ҩ Parfum de l’Amortentia : L'odeur particulière des pierres mouillées par la pluie, la terre battue, les fleurs sauvages.Ҩ Miroir du Risèd : Dans une grande étendue verdoyante, entourée d'une épaisse forêt et sur font d'un mont couvert de neige, trois "boules" de poils de la taille d'enfants de cinq ans se chamaillent dans un mélange de glapissements et de rires humains. Puis ils se mettent à galoper vers la forêt et alors qu'ils s'éloignent de plus en plus, de façon presque imperceptible leur corpulence commencer à changer pour s'approcher de celles de deux hommes et d'une femme... et disparaissent enfin, avant que cette transformation ne se termine.Descriptions Ҩ Description physique : Regardez la bête que voilà, oui car "bête" est sûrement le seul mot qui vous viendra à l'esprit en voyant le physique atypique de "Lord" Orrin. Ses oreilles blanches, tout autant que sa chevelure, vous ferrons probablement penser à un chat, un loup ou encore un fennec, mais il n'en est rien, de même que la terminaison duveteuse de sa colonne vertébrale formant une queue, pourrait rappeler celle d'un écureuil de par sa densité et sa dimension par rapport au corps d'Orrin... Mais encore une fois, vous êtes sur la mauvaise voie. Orrin appartient à une race presque inconnue du monde magique, complètement inconnue pour le reste du monde et maladroitement classée dans la famille des mythiques faunes. Bien entendu, mis à part tout ceci, ses ongles aiguisés, ses canines de carnassier et le duvet neige qui couvre les extrémités de son corps, Orrin reste majoritairement très proche d'un homme, et d'un homme impressionnant, ce dernier mesure environ un mètre quatre-vingt-douze, cela sans compter ses oreilles animales. Le reste de son physique ne suit pas non plus un profil d' intellectuel, ses muscles développés sont entretenus quotidiennement par sa façon de vivre et sa peau hâlé par son incapacité à rester entre quatre murs sans perdre son calme. Ce physique hors du commun fait de lui un être semblant appartenir à un autre monde, mais son style vestimentaire, lui, donne l'impression qu'il vient également d'une autre époque... Orrin n'éprouve aucun goût particulier quant à ce qu'il porte et pour lui il ne s'agit que d'une manière de mimer les êtres humains et se montrer respectueux par rapport à leur caractère excessivement pudique. Il se satisfait donc de la base vestimentaire : chemise, pantalon,..il pioche dans ce qu'il trouve et ressort souvent d'anciens habits, les plus proches de ceux de ses souvenirs. En faisant abstraction de ces concessions vestimentaires, il lui est impossible de porter des chaussures, non seulement car il trouve ça inconfortable, mais aussi parce que la seule fois où ceci est arrivé, la scène était profondément gênante pour lui à cause de la maladresse que lui causait la désagréable sensation de ne plus avoir le sol sous ses pieds... lui d'ordinaire si agile. Sa volonté physique de ne pas se conformer à la norme renforce cet aspect rustre et sauvage qu'il dégage déjà au naturel. Ҩ Caractère et psychologie : Esprit libre et insaisissable, il est impossible de faire de cet animal un toutou obéissant. Bien qu'appréciant être utile, Orrin ne répond à aucun ordre donné, cette action correspondant à ses yeux à une tentative de domination et il ne le supporte pas. Avec lui, il faut se faire à l'idée qu'il est le seul qui décide de ce qu'il doit faire et quand. En général ce comportement n'est pas gênant car il a l'habitude de prendre les devant sur ses obligations et se propose de lui même quand un coup de main est nécessaire. En y réfléchissant, le directeur de Malwen est peut être bien la seule personne de qui il accepte de recevoir des directives, nourrissant pour lui un profond respect. Car si Orrin aime à montrer une facette froide de lui au premier contact, il ne s'agit de rien de plus que de l'intimidation, voir une mise en garde pour les personnes malintentionnés. Si on n'y tient pas compte, il devient évident que derrière les crocs et les griffes se tient quelqu'un de plus amical qu'il n'y parait, agissant même parfois comme un grand frère bienveillant, incapable de ne pas garder un œil sur son entourage. Mais même loin d'en être un ours en peluche pour autant, il sait se montrer dur, particulièrement avec les gens qui l’horripilent. Il n'est pas de ces personnes qui jugent les autres et les classent, mais ses précédents avec les humains ont laissé des traces et certains réveillent en lui comme une alerte. Dans ces cas là, son instinct le pousse à se mettre sur ses gardes et à ne pas leurs accorder sa confiance. Il n'arrive vraiment pas à comprendre tout ça: le mensonge,.. les faux semblants. Il est d'ailleurs incapable de les appliquer lui même. Tout simplement car il n'essaye d'être personne d'autre que lui et que pour la même raison, il ne regrette aucun de ses actes, ne lui donnant aucune raison de mentir. C'est assez pratique si vous voulez avoir un avis franche et honnête sur quelque chose. Si quand bien même il venait à mentir, il se remettrait en question le jour même. Il n'aime vraiment pas se voir ressembler aux humains... Il ne les méprise pas, mais il est attaché à sa vie et ce qui le rend tel qu'il est. Il s'est perdu une fois et ne veux plus que ça recommence, c'est pourquoi il ne prend pas ses aises, il n'essaye pas de s'assoir sur ce qu'on lui donne, toujours prêt à mettre les voiles. Ce recul qu'il essaye de prendre est celui qui le pousse à continuer ses escapades dans la nature et à refuser d'être entretenu par l'école pour ce qui est de ses besoins primaires, refusant d'être dépendant. Ça ne veux pas dire qu'il ne souhaite pas s'attacher aux autres, mais il en a aussi un peu peur. Il ignore combien d'années il est encore supposé vivre et l’angoisse de survivre aux autres, de nouveau, demeure. Pour conclure, Orrin est comme tout le monde, avec ses envies, ses peurs et ses hésitations, mais il est avant tout un animal, porté par ses pulsions et ses émotions, indomptable, sauvage et agressif. Le tout étant de ne pas le pousser à la faute, même si il ne manque pas de contrôle de soit. Ҩ Aptitude particulière : Orrin ne possède aucun don lui permettant d'utiliser la magie, en contrepartie et heureusement, il compense ça par des facultés physiques et sensitives caractéristiques de sa race. Ainsi, sa force, sa vélocité, mais pas que, son ouïe, son odorat.. dépassent l'entendement humain. Ce qui est encore bien négligeable quand un simple coup de baguette pourrait l'envoyer dans un mur.Histoire & Anecdotes
Version longue :
- Spoiler:
Il y a des années de ça, dans une Amérique où les photos sortaient encore en noir et blanc et où Roosevelt était président, vivait un homme dénommé Henry Baxter, riche de par sa profession et sorcier de par ses gênes. Il avait une profonde passion pour toutes les créatures rares et fantastiques, mais surtout le fait qu'elles soient rares, ce qui par définition, rendait les informations publiques sur celles-ci plutôt réduites, voire inexistantes. Voyez-vous, Mr Baxter était ce genre d'homme qui aimait être le premier à mettre les pieds quelque part et malheureusement, niveaux nouveaux continents, il fallait bien avouer qu'il n'y avait plus grand-chose à découvrir. Il essayait donc désespérément de marquer l'histoire magique de son nom en chassant les mythes et les mirages. Jusque-là, il était à chaque fois revenu bredouille, mais il gardait un espoir fou qu'un jour, il serait récompensé. Il ratissa ainsi l’Amérique en espérant que ce continent, découvert par ses descendants européens il y avait de cela 400 ans à peine, serait encore abondant de mystères dont il serait le premier à mettre la main dessus. Malheureusement, déjà âgé de 67 ans, la vérité était que sa main à présent fort ridée n'avait encore mis la main sur rien et la fatigue se faisait de plus en plus sentir. Ne pouvant se résigner à abandonner, l'obstination d'Henry Baxter le conduisit en Alaska pour son dernier voyage, bien qu'il ne le sût pas à ce moment-là.
À cette époque en Alaska, les touristes étaient rares, les forêts pleines de vie et Anchorage était encore une ville modeste, démunie de ses grands bâtiments modernes qu'on lui connaît de nos jours. Mr Baxter s'y installa pendant deux ans, deux ans à retourner les montagnes, les plaines et les forêts, jusqu'au jour où... il étendit ses recherches à la célèbre forêt Tongass, espace luxuriant de dizaines de milliers de kilomètres carrés, presque totalement préservés de l'homme. Cet endroit protégé était connu pour abriter une abondante faune, entre ours, cerfs, rapaces et aussi, bien que plus rare à débusquer, des centaures, griffons, trolls, loups-garous et autres singularités de ce genre. Alors que Baxter et ses deux fils l’accompagnant, -tous vêtus si chaudement qu'on aurait dit des explorateurs du grand nord-, avançaient dans un bois enneigé d'un coin reculé de Tongass et qu'après une journée esquintante le jour se mettait enfin à tomber, une plainte s'éleva, entre des pleurs de bébés et glapissements,.. dur de vraiment départager. Les hommes intrigués remontèrent le bruit à l'oreille, le revêtement blanc craquant sous leurs pieds et ça, jusqu'à un amoncellement recouvert de neige qui ressemblait à un terrier. L'entrée de ce dernier était tachée d'une traînée de sang qui s'éloignait vers la plaine et, venant bel et bien de l’intérieur, les cris aigus continuaient tout en s'affaiblissant, la créature qui en était à l'origine s'épuisait petit à petit. Le trou d'entrée était assez grand pour un être humain et l'un des deux fils se pencha pour passer le haut de son corps. " Qu'est ce que.." Il se retira immédiatement pour se retourner vers son père "... des louveteaux ?". Il était dubitatif, ça ne ressemblait pas du tout à des louveteaux, mais au fond il n'avait aucune idée de ce que ça pouvait être... Henry lui fit signe de se pousser en sortant des lunettes de sa poche. Il passa la tête à son tour, la température à l’intérieur de l’abri de terre était aussi basse qu'à l’extérieur. Ses yeux se posèrent sur quatre petits êtres entassés au fond du terrier et dont le chemin génétique c'était visiblement perdu, à mi-chemin entre homme et bête. Ils étaient couverts d'un épais duvet sur leurs bras et jambes, munis d'oreilles et d'une queue animale, tous dans les tons sombres, à l'exception d'un... le seul braillard de la bande était blanc comme neige. Il avait aussi pour lui seul, le fait d'être en vie... les autres étaient aussi froids que la glace et le fait se s'être agglutiné les uns aux autres n'avait pas changé pour autant leur triste sort. Mais celui à la fourrure blanche était encore là et ce qui l'avait très certainement sauvé, ou plutôt retardé son trépas, était sa queue plus fournie et plus grande dont il recouvrait dans un mécanisme naturel son corps d'enfant. L'homme étendit ses bras et enleva ses gants pour entourer de ses larges mains ridées la créature transi de froid. Il se retira du terrier et l'enroula dans un pan de son manteau de fourrure doublé. Il fit signe à son second fils qui portait l'appareil photo de garder des traces de cet endroit et de ce jour. Le cliquetis de sa Scoutbox se fit entendre trois fois alors que Monsieur Baxter observait le visage humain de la jeune créature, il semblait avoir entre 4 et 5 ans à première vue. Il guettait une réaction de sa part, mais l'enfant en état d’hypothermie avancée était à peine conscient. La petite troupe décida finalement de rebrousser chemin, s'éloignant de la triste scène du terrier, retirant la créature à ses frères et sœur. Le visage posé sur l'épaule de cet inconnu, l'enfant ouvrit les yeux péniblement, ses cris apaisés et alors que le froid mordant d'un flocon tombait sur son nez rougi, il observa dans une vision floue, la forêt, sa forêt, tout ce qu'il connaissait s'éloigner. Ses petites mains griffues se crispèrent sur le manteau de fourrure. Tout son être criait en lui qu'il devait rester ici, qu'il ne pouvait pas partir, qu'il devait veiller sur sa famille, jusqu'à que leur mère revienne. La créature lâcha un petit jappement déchiré alors que la neige tombait de plus belle et qu'il sentait de moins en moins son corps. Une main tira le drapé qu'il le couvrait jusqu'à sa tête et puis, le noir complet...~DEUX ANS PLUS TARD~ - "Non non ! Tiens-toi droit !" Dans le grand salon, dans le contre-jour, se confrontaient deux silhouettes. En aucun point similaires, la plus grande imposait le respect de sa seule présence, alors que la seconde plus petite, essayait tant bien que mal de mimer les poses et les manières d'un garçon de bonne famille. Il était dur de reconnaître en elle cet être si faible et en même temps si sauvage que Mr baxter avait sauvé du froid il y avait maintenant quelques années de cela. - "Comme ceci Père ?"
Henry Baxter effectuait les cents pas autour de lui. Il s'arrêta alors, le visage sévère, les sourcils froncés. Il n'y avait rien de rassurant ni de sympathique chez lui à cet instant. - "Non, plus.. et articule, ont comprend à peine ce que tu dis. Tu n'es pas un sauvageon. " Il s'approcha et posa sa main sur la mâchoire de l'enfant, l'obligeant à ouvrir la bouche. Et inspecta ses canines sur-développées qui gênait la bonne prononciation de certains mots. "Ne les avaient-ont pas limées il y a 15 jours ?! Mph.. tu m'apportera le matériel après. - "Gnn.." - "Quoi ?!" Le garçon ne pouvait s'empêcher de faire la tête, il n'aimait pas ça, il détestait quand son "père" essayait de le changer. Il trouvait ça inutile, surtout que ces changements n'étaient que temporaire, pourquoi s'acharner ainsi ? Il baissa la tête, sa chevelure neige brillant sous les rayons du soleil qui frappait à travers la fenêtre, ses mains croisée dans le dos qu'il triturait. " Orrin... montre tes mains." Il déglutit et ne réagit pas à l'ordre de l'adulte, ce qui ne passa bien entendu pas inaperçu. Immédiatement l'une large main saisit l'une des oreilles animale du jeune garçon, un glapissement de douleur éclata dans la pièce alors que dans une réaction automatique visant à se défendre, il leva ses mains d'enfant pour saisir celle de l'homme, cherchant à l'inciter à lâcher. L'homme lui n'attendant que ça, se saisit aussitôt de l'une des petites menottes de la créature, et forçant pour le faire tenir en place, se mit à les inspecter. Ses ongles avaient incroyablement poussés et étaient durs comme de la pierre, de plus en plus semblables à des griffes, ils étaient également sales, tout comme ses mains tachées de boue, tant et si bien que le duvet blanc qui recouvrait habituellement le dos de ses mains avait prit une couleur terre. " Tes ongles .. et tu.. est retourné .. dans le bois ?!!!" - "NON C'EST FAUX !" - "NE SOIT PAS INSOLENT !!" Le jeune garçon prit peur face à l’agressivité soudaine de son père, d'un geste vif il retira sa main de son emprise et le griffa par un malheureux accident. Avant qu'il ne puisse réagir, il se baissa et contourna son père pour détaler dans le couloir opposé, se baissant pour fouler le sol à la manière d'un animal, se propulsant de ses jambes et ses mains en rythme. Il ne lui fallut que le temps pour l'homme se retourner, pour atteindre le fond du couloir, sans aucune peine ni fatigue. Et ont n'entendait déjà plus que ses pas foulants les marches du grand escalier à tout allure. "ORRIN !... reviens..."
L'homme soupira tristement, semblant regretter son débordement, il inspecta les griffures sur son bras et sans essayer de rattraper le jeune garçon, ouvrit la porte de son bureau et s'y enferma Orrin stoppa sa course en entendant le claquement de la porte à l'étage, ses pas l'avaient porté au rez-de-chaussée devant la porte d'entrée de la grande bâtisse. Il ressentait cette désagréable sensation d'avoir désobéi à celui qui lui avait tout donné... il n'aurait pas dû se rebeller, il n'aurait pas dû aller dans la forêt non plus. Il était sûr que son Père faisait ça pour son bien... Mais c'était plus fort que lui, être entouré de la végétation à son état sauvage l’apaisait, c'était un endroit où il se sentait... lui. Il n'aimait pas les cours de bonnes manières, d'écriture, de lecture, de calcul... il n'y voyait pas l’intérêt. Il préférai courser les lapins de la ferme voisine, terroriser les poules et fouiner dans le bois riche d'odeurs si particulières. Perdu dans ses pensées, Orrin ne remarqua pas tout de suite la balle de jeu qui flottait dans les airs en face de lui. Ses prunelles noires s'élargirent de surprise... il hésita, puis tendit la main pour essayer de comprendre ... lorsqu'une nuée de rires le fit se retourner en sursaut. Il aurait dû le deviner plus tôt...derrière lui se trouvaient ses "grands frères" respectivement de seize et dix-sept ans, les cheveux noirs fusain, les yeux verts et un air malicieux. Ils étaient accompagnés d'une fille, une rouquine de leur âge, qui, même moqueuse gardait un visage angélique, parsemé de taches de rousseurs vraiment adorables. Tous trois fixaient le jeune garçon en se riant de sa réaction avec une hargne non dissimulée. - "Lord" Orrin veux jouer à la baballe ? Tu veux qu'on te la lance ?" - "Ouaf ouaf. Ah ah ah ah" - "Arrêtez !" - "Sérieux il s'appelle Lord Orrin ?" S'exclama la rouquine d'une voix mielleuse."C'est trop débile ah ah ah". - "Oui parce que c'est un petit toutou n'est-ce pas ? Tu veux de la pâtée Loooord Orrin ? Un Os ? Ou bien est-ce que je me trompe ? Tu rêverai d'herbe à chats ? J'espère que tu n'as pas fait tes besoins sur le tapis persan de Père!" Renchérit l'un des deux adolescent.
Le visage d'Orrin se refermera de colère alors que de sa baguette, l'un des frères continuait à faire voler la balle autour de lui pour entretenir son agacement. - "Oh tu boude ? Tu veux qu'on te grattouille le dos ?" - "Arrête il pourrait aimer". - "Ah ah, dégueu".
Ils se mirent à rire de plus belle. N'en pouvant plus, Orrin frappa violemment dans la balle qui passait devant lui à ce moment là, elle atterrit avec force en plein visage de l'un des deux jeunes hommes, qui ne comprit pas ce qui lui arrivait sur le coup. Profitant de la confusion, le garçon se jeta sur l'autre et lui fit perdre équilibre, celui ci tomba sur ses fesses au milieu du hall, l'air abruti. La jeune fille elle poussa un petit cri de surprise typiquement féminin, en s’écartant d'un pas en arrière pour éviter d'être prise ciblée à son tour. - "Espèce de … !!" Se sortant de son hébètement, le premier frère s'élança vers Orrin qui détala tout de suite en ouvrant dans un grand geste la porte d'entrée. "J'espère que tu cours vite ! Si on t'attrape ont te rase entièrement !!!" Le groupe empressa le pas derrière la créature neige, leur course pressée soulevant un nuage de poussière dans la cour extérieure, tout ceci accompagné d'exclamations furieuses. Cela sous le regard de leur père se tenant à la fenêtre de son bureau, tel un fantôme hantant cette demeure, son visage marqué d'une expression froide et réprobatrice qui seyait à la perfection à son visage âgé et fatigué de tout ce qu'il avait vu et vécu.
~ DIX ANS PLUS TARD ~ Comme immuable, la scène se répétait encore une fois. Le grand salon et ses deux silhouettes, une fois de plus s'exécutait la même comédie. Quand cela finirait-il? Ses cils blancs battant sur ses joues teintées par le soleil, la bête observait l'homme au dos affaissé qui mesurait consciencieusement -entre deux quintes de toux-, chaque caractéristique unique à son corps animal, les rapportant dans un petit carnet à la couverture craquelée. Orrin soupira en passant sa main griffue dans la toison immaculée que formaient ses cheveux.
- "Debout."La voix brisée du vieil homme rompit le silence presque religieux de ce rite journalier. Dix ans et son visage s'était marqué de façon inquiétante, sa voix était étouffée et cassante, le temps l'avait rongé comme une corde fatiguée de porter tant de poids. S’exécutant, le jeune homme se dressa de la chaise sur laquelle il était précédemment voûté, s'allongeant de tout son corps jusqu'à dépasser d'une juste longueur son père. Celui-ci sortit un mètre et eut vite fait de prendre la mesure, avant de l'inscrire à son tour dans son carnet, comme tout. "...un mètre soixante-treize"
- "Est-ce bien nécessaire ?" Ne se pressant pas pour répondre, Mr Baxter se mit à ranger son carnet et ses instruments de mesure. - "Oui c'est nécessaire, tu … " L'homme se remit à tousser et essayant de se calmer, se retourna pour l'inspecter en exécutant un geste détaché de la main dans sa direction. " Kf..k..f..h R-regarde-toi. Tu ne devrais pas faire cette taille, tu ne devrais pas avoir ce visage ni... tu n'es pas humain Orrin. À ton âge on est encore à se chamailler avec ses amis en jouant au ballon... toi... Il lâcha un soupir fatigué, interrompant son explication pour changer de sujet. " Peter... " Il s'agissait là du plus jeune de ses fils. ".. rentre aujourd'hui avec sa fiancée pour nous la présenter, soit aimable, vas chercher du bois pour la cheminée . Le froid tombe et il ne reste rien de la bûche actuelle si bien que même un Lacarnum Inflamare ne pourrait y faire démarrer un feu."
Sans ajouter un mot, Orrin quitta la pièce, il réfléchissait à ce que son père lui avait dit,.. si il n'était pas humain, alors qu'était-il? Au fil de ces douze années il avait espéré et il s'était battu du mieux qu'il avait pu contre sa propre nature pour enfin trouver grâce aux yeux de son sauveur, mais si tout cela n'était que vain ? Une bourrasque de vent s’engouffra entre deux solides érables, offrant à son visage une douce caresse vivifiante. Le temps de ce qui semblait être une courte réflexion, il avait atteint le bois voisin et s'y engagea, une hache dans la main, en essayant d'être le plus silencieux possible pour éviter de troubler la paisible harmonie de ces lieux. Le soleil traversait de temps en temps l'épaisse masse de verdure, offrant aux yeux une féerique danse de lueurs dorées sur ce paysage verdoyant. Orrin était persuadé que cet endroit était habité par des créatures magiques, un tel bois ne pouvait être d'origine naturelle. Chaque plante, chaque feuille, chaque fleur avait l'air de se trouver exactement à l’endroit où elle s'épanouirait le mieux, dans une harmonie totale. Tout était si éclatant et vivant, comme si chaque chose ici avait était béni par des êtres bienveillants. L'homme bête avança plus profondément, pressant le pas après avoir cru entendre le bruit des freins d'une voiture. Dans ces moments là il remerciait la nature de l'avoir doté d'une une ouïe hors du commun. Il atteint enfin un imposant chêne qui se trouvait au milieu d'un cœur d'arbres. Celui-ci avait subi les gelées de l’hiver dernier et Orrin lui connaissait deux branches mortes. Il grimpa au tronc avec une aisance à faire des envieux et se mit sur la plus basse des deux branches. Il l'a testa en lui faisant endurer de petites secousses à l'aide de son corps qu'il faisait peser sur la branche. De petits craquements se faisaient entendre à chaque fois, elle était bien sèche. Sans l'ombre d'une hésitation, il se laissa tomber, rattrapant ses mains à la branche qui sur le choc de ce poids amplifié par la chute, se brisa d'un coup. Orrin lâcha de justesse, le temps d'atteindre le sol en premier et rouler sur le coté pour ne pas être tapé par le morceau de bois qui s'effondra sur le sol dans un bruit sourd provoquant l'envolée de plusieurs oiseaux environnants. Et aussi, -bien que plus étrange- un petit cri de surprise. Orrin tourna immédiatement la tête pour voir une jeune femme se tenant à quelques pas de lui, habillée de blanc et de bleu, baignée par le soleil. Elle eut un petit rire délicieux avant de laisser sa voix s’échapper. Une voix fluette qui n'était pas inconnue au jeune homme.
- "Grand Dieu, vous avez failli me faire mourir de peur." Elle fit quelques pas vers lui, l'observant de ses yeux clairs tout en remettant quelques boucles rousses derrière son oreille. Orrin, qui était encore accroupi, se releva pour être mieux présentable face à cette apparition. Alors que celle ci s'arrêta tout de suite d'avancer en voyant apparaître ses grandes oreilles et la queue en panache qui balançait lentement dans son dos. " Je vous connais... vous … non c'est impossible." Elle eut un sourire gêné. " Vous ressemblez à quelqu'un que j'ai connu mais... je dois me tromper. Il est beaucoup plus petit et..." L'homme bête restait bien silencieux, l'observant remuer ses fines lèvres pêches dans une tentative vaine de comprendre pourquoi il ressemblait tant à ce petit sauvageon neige qu'elle avait rencontré il y avait des années de cela. Oui, car c'était bien elle, cette jeune fille au regard espiègle, cette beauté Celte qui auparavant passait son temps avec ses demi-frères. Il se trouvait qu'elle était issue d'une bonne famille liée depuis longtemps à celle des Baxter, mais habitant dans un État voisin et partie finir ses études d'Ethnomagie, elle n'avait pu leurs rendre visite depuis un temps qui ne se comptait plus. "… vous êtes peut-être de sa famille je... heu... " Elle se mit à rougir en remarquant qu'elle était la seule à tenir la conversation et que le jeune homme l'observait toujours, le visage impassible. La voix hésitante, ne sachant pas si elle l'embêtait ou non, elle ajouta timidement pour changer de conversation. ".. je... je cherchais une fleur qui pousse ici, mais je ne la trouve plus. .e... elle est jaune, plutôt de cette taille." Elle mimait la fleur avec ses doigts pour accompagner sa description." Les pétales sont ron-" - "Elles ne poussent pas ici." L’interrompit Orrin. - "M-mais... pourtant..." Il se tourna et se mit à avancer sur sa gauche, l'air agacé comme s'il s'était décidé à simplement partir en la laissant se débrouiller, mais contre toute apparence, il s'arrêta et tourna la tête vers elle. - "...vous venez?" Elle hésita un moment et, en le voyant commencer à s'éloigner, se dépêcha de le rattraper pour le suivre silencieusement, intimidée par sa présence qui dégageait quelque chose de profondément sévère.
Ils marchèrent quelques minutes, le temps d'arriver jusqu'à deux arbustes de taille moyenne sur lesquels se tenaient encore quelques rares fleurs jaunes semblables à la description que la jeune femme en avait faite. - "C'est exactement ça !" S'exclama-t-elle sur un ton réjouit. - "Vous avez de la chance, il a fait plutôt doux dernièrement, elles ne sont pas toutes tombées." Elle se pencha pour aller ramasser celle qui avait l'air en meilleur état, placé bas sous l'arbuste, ainsi protégée des pluies et des vents forts. "Ah !" La jeune femme en tentant de se redresser se retrouva bloquée, des mèches rousses prises dans une des branches. Tenant la fleur d'une main et essayant de se dégager de l'autre, cette dernière offrait aux regards une scène plutôt ridicule. Orrin roula des yeux et se résigna à l'aider, il tendit ses longs doigts vers les mèches soyeuses pour les dégager délicatement et libérer la captive. Elle rigola aussi délicatement qu'un chant d'oiseau en se relevant. " J'ai l'air tellement idiote." Sur son visage s'était dessiné un large sourire adressé à Orrin et devant pareil vision il était bien difficile pour lui de ne voir en elle que cette cruelle adolescente qui c'était amusée de lui par le passé. Cela ne faisait que dix ans mais tous deux étaient si différents, elle était devenue une vraie femme et lui leurrant la nature, était déjà loin de ce qu'on pouvait appeler l'enfance. Il s'approcha d'elle, lui prit la fleur des mains et l'obligeant à remonter le menton pour bien voir son visage, installa la fleur dans ses cheveux flamboyants. C'était tellement inattendu qu'elle se figea un moment sans doute un peu effrayée par cette intervention, avant de se rendre compte de ce qu'il avait réellement fait. Elle porta sa main jusqu'à la fleur près de son oreille pour en effleurer la présence du bout de ses doigts. "Oh... merci." Et encore un sourire éclatant de sa part, ...le jeune homme ne connaissait pas tant de demoiselles que ça et celle-ci avait sur lui le même effet qu'une Velane, il n'arrivait pas à ignorer sa présence et ses mimiques mignonnes lui rendaient la tâche difficile. D'autant qu'il puisse s'en souvenir, il lui trouvait déjà de nombreux charmes quand c'était lui qui devait lever la tête pour voir son visage, mais maintenant que les rôles étaient inversés, la tentation n'en était que plus grande de se laisser aller à ses charmes envoûteurs. Orrin finit par reculer pour lui rendre un espace vital convenable. "Vous serrez présent au mariage? " Demanda-t-elle d'un air ingénu. - "Le mariage ?" Orrin avait presque oublié... ah oui. Son père lui en avait parlé. Peter devait... - "Peter et moi allons nous marier. Vous connaissez Peter non? Vous vivez ici, je ne me trompe ? " Orrin se sentit bête,.. c'était tellement évident, qu'il n'arrivait pas à comprendre pourquoi il n'avait pas fait le lien plus tôt entre Peter qui devait présenter sa fiancée et la présence de la rouquine dans ce bois justement aujourd'hui...
- "MARGARET?! MARGARET! OU ES-TU?!" Au même moment et en se rapprochant d'eux, un bruit de branches craquant sous des pas et accompagnant une voix forte, sensiblement inquiète, se firent clairement entendre. Tous deux se retournèrent pour voir Peter non loin, qui lui aussi les remarqua visiblement car il se pressa immédiatement pour rattraper les quelques mètres qui les séparaient. La silhouette large, bien que petite de celui-ci fit irruption dans la zone dégagée qui entourait les arbustes fleuris. Il avait l'air essoufflé et complètement dépassé par ses émotions. " Qu'est-ce que...!" Il y avait aussi quelque chose de grave dans son expression, que la rouquine, -donc prénommée Margaret-, sans doute par candeur ou par habitude, ne remarqua pas tout de suite et, l'air guillerette, s'avança vers lui. - "Vous avez vu, c'est la fleur de..." - "MAIS T'ES MALADE?!! POURQUOI TU N'ES PAS A LA MAISON ORRIN?!!" La jeune femme se stoppa, autant surprise par la colère de son promis que par le prénom par lequel il avait appelé l'inconnu qui l'avait aimablement aidée. Elle ne s'était donc pas trompée..., mais même maintenant, tout en le sachant elle n'arrivait pas à comprendre comment Orrin et cet homme pouvaient être la même personne, celui qu'elle avait rencontré aujourd'hui avait l'air si... mature ? - "O-Orrin?... mais... il n'a pas... quatorze ans? " Son intervention passant pratiquement inaperçue et, les prunelles tournées vers Peter qui devenait rouge de rage, elle n'osa pas insister plus de peur que ses foudres s'abattent sur elle. Il se précipita soudainement sur Orrin, le poussant violemment contre un arbre, de la colère à l'état pur se dégageait de chacune de ses respirations et de la terreur en même temps. - "C'EST TA TACHE DE SURVEILLER PERE ! C EST DE TA FAUTE SI...si..."Il avait l'air sur le point de craquer, sa gorge était serrée, ses pupilles tremblantes et la sueur perlait sur son front.. il puait la peur. Le sang d'Orrin se glaça face à l'état de choc dans lequel était son demi-frère, un frisson désagréable remonta le long de sa colonne vertébrale... quelque chose était arrivé, il savait que Peter était du genre nerveux mais à ce stade et selon ses mots, tout trahissait l'arrivée un évènement qu'il n'avait jamais apprit à gérer. - "Père à..." - "JE T INTERDIT DE L'APPELER COMME CA !" L'homme bête évita de justesse un coup mal placé de Peter et il profita de ce que Margaret attrape le bras de celui-ci, pour se dégager, disparaissant dans les bois tel un éclair blanc, traçant à travers la végétation du plus vite qu'il le pouvait, en direction de la vieille battisse des Baxter. Les fines branches qu'il ne prenait pas le temps d'écarter claquaient sur sa peau, l'entaillant en plusieurs endroits alors que son cœur tambourinait dans sa poitrine si fort qu'il n'entendait plus que le celui-ci battre la mesure dans ses tympans. Après deux à trois minutes de course ininterrompue, il vit enfin le bâtiment apparaître, il ne prit pas le temps de s'arrêter et courut à l’intérieur, guidé à l'étage par les plaintes d'une personne en pleurs. Poussant la porte du bureau, son cœur sembla se recroqueviller sur lui-même si bien qu'il crut qu'il allait en mourir à cet instant. Henry Baxter, celui qui l'avait élevé comme son fils, se trouvait à même le sol de son bureau, le teint pâle, les yeux clos. Un homme était penché au dessus lui, prenant son pouls, visiblement un docteur venu en urgence. Il eut un soupir lourd et releva la tête vers les deux autres personnes présentes dans la pièce, la femme de chambre en pleurs et Robb, l'aîné des fils. Il exécuta un sobre petit «non» de la tête, faisant redoubler les pleurs de la femme qui se tenait en retrait. Henry était atteint depuis plusieurs années d'un cancer des poumons qui avait finalement eu raison de lui, son cœur fatigué par son état de santé avait déclaré forfait en cette venteuse journée d'automne. Orrin était figé, tout comme le temps autour de lui, des émotions incompréhensibles se bousculaient en lui, asséchant sa bouche, trempant ses yeux sombres et faisant trembler ses doigts. La porte s'ouvrit à nouveau et l'assistance qui ne l'avait visiblement pas remarqué avant, se retourna pour découvrir sa présence, ainsi que celle Peter qui venait d'entrer, accompagné par sa bien-aimée. Le docteur se leva après avoir recouvert le corps d'un draps blanc et quitta la pièce sans un mot, la femme de chambre fit de même pour les laisser entre-eux. Orrin sentit la main de Peter se poser sur son épaule. - "Toi aussi... tu sors." Le jeune homme à la chevelure neige se retourna vers lui, il n'arrivait pas à croire qu'il lui demande de partir, comme s'il n'était qu'un inconnu ne se trouvant pas à sa place. - "Je sais que tu m'en veux, mais Père..." - "CE N'EST PAS TON PERE ET TU N'ES PAS MON FRERE ! TOUT CA C EST DE TA FAUTE, SORT DESUITE !" - "Peter..." - "TU N'AS JAMAIS SIGNIFIE QUOI QUE CE SOIT POUR LUI ! TU n'as pas le droit d'être LA" ! Il était hors de contrôle, il rejetait sur Orrin toute la peine et la rage que lui causait le départ prématuré de leur père, le désignant comme l'unique fautif de cette situation. Mais malheureusement, tout ceci n'aurait eu que peu de chances d'avoir une fin plus heureuse, quand bien même il serait resté auprès du vieil homme jusqu'à l'instant où il chut. - "Peter, contrôle toi..." Robb s'était levé pour essayer d'aller apaiser son frère, il tendit le bras vers lui, mais ce dernier tapa dedans du revers de sa main, rejetant son intervention avec une sévérité telle qui lui passa l'envie de recommencer. Il fit le tour de la pièce, une colère bouillonnant en lui et un rire désespéré lui échappant des lèvres lorsqu'il s'approcha des étagères du bureau de leur père. - "Tu sais Orrin, j'aimerai que tu sache.. tu as l'air de te croire si important dans cette maison". - "Ne fait pas ça..." - "Pe..." - "TAIS-TOI ! Voyons..." Orrin laissa faire, il savait que lorsqu'ils s'accrochaient tous deux la situation ne faisait que d'empirer, il se doutait moins que son demi-frère était d'autant plus agacé par le mur de froideur qu'il dressait entre lui et les autres. Peter leva les mains vers des dossiers entassés, en sortit plusieurs qu'il posa sur la table et se mit à fouiller au milieu de plusieurs petits carnets, des photos en noir et blanc, des dossiers du ministère magique et etc. Tu crois vraiment que tu fais parti de la famille? J'ai tellement rêvé que tu soit au courant de tout ceci, tant de fois! Son visage était fendu d'un large sourire qui n'avait rien d'amical ni de rassurant rappelant ses caprices déjà plus jeune. Robb eu un mauvais présentement en voyant les dossier, il n'avait pas envie que son frère déballe tout ça maintenant, ce n'était vraiment pas le moment, mais il était dans une telle fureur qu'il n'osait s'opposer. Peter faisait tourner quelques feuilles vivement, cherchant à retrouver avec précision certains documents qu'il avait en mémoire. - ".. croisement Sciuridae,... croissance incontrôlable.. nn.. Oh celle ci ! Je m'en souviens,.. « les garçons ont décidé de rajouter affectueusement Lord à son nom parce qu'il ressemble à un chiot».. c'est marrant, tu te rend compte qu'il ne l'a jamais changé?! Il en avait vraiment rien à faire! Tu avais une panière aussi à l'époque tu t'en souviens pas? Moi si...mmh...paperasse sur toi, paperasse... Il se mit jeter plusieurs papiers qui ne l’intéressaient pas qui s'envolèrent dans la pièce. Orrin en réceptionna un...il s'agissait des notes journalières de son père. «la créature»...«la bête»...il n'arrivait pas à y croire, pas un seul moment Mr Baxter parlait de lui en utilisant son prénom. Il s'agissait de papiers très sérieux sur son évolution, sur son comportement, sur ses facultés intellectuelles, une étude minutieuse et impersonnelle de son existence, jours après jours. - Ça ne peut pas... - ETRE VRAI ? Si, ça l'est...je sais pas si le plus drôle est qu'il ne t’ait jamais considéré autrement que comme un animal ou le fait que tu ne t'en sois jamais rendu compte! Ah ah!...tient, des notes personnelles : «mon manuscrit est bientôt terminé, mes recherches sur l'homo Canis Sciuridae seront la consécration de... » blabla... Oh aH AH, j'adore la note en fin de page!!...O mon Dieu j'ai mal au ventre, ahaHAHAH ! « Si il venait à avoir un comportement violent, une orchiectomie serait envisageable » IL... AH AH ... IL PENSAI A TE CASTER! OH MON DIEU, J'EN PLEURE !" Effectivement, hilare tel un fou, il essuya de la paume de sa main quelques larmes. - "Arrête Peter, regarde toi !" L'ambiance devenait de plus en plus pesante. Autour du corps d'Henry Baxter se déroulait un étrange règlement de comptes à l’aspect irréaliste qui échappait au contrôle de chacun des occupants de la pièce. La main griffue d'Orrin se resserra sur le papier qu'il tenait en main, alors qu'il faisait de son mieux pour rester de glace en apparence, imperturbable. Margaret avait l'air d'être la seule à vraiment réagir aux propos de son fiancé, il était clair qu'elle désirait l'arrêter mais elle se sentait impuissante, paralysée par l'idée de défier son futur mari et de l'y perdre. - "Margaret ma chère, soyez gentille et BOUCLEZ LA !" La jeune femme n'en revenait pas, elle leva sa main à sa bouche, choquée, ... elle n'arrivait plus à reconnaître l'homme qui se tenait dans cette pièce, vociférant des monstruosités. Peter s'approcha du jeune homme à l’apparence de bête avec une photo en main,..à ce moment-là, Margaret ne put s'empêcher de réagir avant que ça n'aille plus loin, elle s'avança vers eux et sa main dressée retomba avec force sur la joue de Peter qui réagit tout de suite, avec une violence démesurée et contre quelqu'un auquel personne n'aurait pensé, à la grande surprise du reste de l'assistance. " TU N EN A PAS MARRE DE M'HUMILIER! TU LE DÉFEND? TU LUI A FAIT QUOI A LUI?! TU CROIS QUE JE NE SAIS PAS QUE TU ES UNE TRAÎNÉE ?!!" Il sortit sa baguette de sa poche, une expression pleine de rancoeur peignant son visage et, la pointa sur sa promise dans une action qui sembla durer une éternité, jusqu'à qu'une lueur en sorte et que la demoiselle visée s'effondre sur le sol, poussant des cris affreux sous l'effet d'une douleur sans nom. Robb se précipita vers elle pour l'aider, il était complètement déboussolé par ce qui venait de se passer et mit quelque temps à comprendre qu'elle était sous l'effet du sort Endolori. - "TU EST FOU ! ARRETE, PETER ARRETE!" - "TU NOUS A VOLE NOTRE PERE, TU PENSAIS LA VOLER AUSSI?!! MAIS, où en était-je ? Ah oui!..." Il continuait son petit jeu tel un esprit malade, sa baguette toujours pointée sur la rouquine qui se contorsionnait à même le sol, il leva jusqu'à auteur du regard d'Orrin la photo qu'il tenait. Mais ne prenant même pas le temps de se rendre compte que la photographie représentait la sinistre scène du terrier et des corps sans vie de ses vrais frères et sœurs, Orrin avait saisit son demi-frère avec une fermeté et une vitesse qui lui était caractéristique. Il le poussa contre le mur dans un choc brutal qui lui fit lâcher la photo ainsi que sa baguette, rompant le sort qui affligeait Margaret, alors qu'elle perdait connaissance. - "Ça suffit, tu en a trop fait." - "Tu sais...ce qui... agh.." Continua Peter qui ne pouvait s'empêcher d'aller jusqu'au bout du drame qu'il avait soulevé, tentant de continuer son cruel monologue malgré la pression qu’exerçait à présent la main d'Orrin sur son cou pour le faire enfin taire "...est ..gnn..kff...drôle...hnn...."ses pieds ne touchaient à présent plus le sol et il leva ses mains vers celles de l'homme bête pour essayer de le faire lâcher, sans grande réussite, tandis que sa dignité de fou le poussait à aller jusqu'au bout de sa phrase"..si.. gn.. si tu.. n'avait ..pas hh.. survécu.. hu hu kf hu" il eu un rire étouffé".. il. y... a douze... nn... ans... il t'aurais hh... ouvert... hh... pour voir... l'interi..."Orrin qui en avait plus qu'assez entendu se retenait de toutes ses forces pour ne pas lui briser la nuque d'un simple geste. Il leva le bras et du revers de celui-ci et lui asséna un sévère coup de coude dans le cou qui eut pour effet de lui causer un traumatisme à la gorge, coupant sa respiration immédiatement. Peter tourna de l’œil, alors inconscient, pendant qu'Orrin rattrapait son corps inerte pour le poser au sol sans heurts. Cette folle situation enfin contrôlée, il se tourna vers Robb qui essayait de réveiller la douce créature aux cheveux de feu, mais sans trop de résultats. Bien qu'elle ne fut sous l'effet sur sort que quelques secondes, la douleur avait été t-elle que son esprit dans un réflexe d'auto-défense lui avait donné la vulnérable apparence du sommeil. - Il est juste évanouit. Va rattraper le docteur...dépêche toi.". Il n’eut pas besoin de lui demander deux fois, l'aîné se leva et quitta la pièce en courant. La bête à la toison neige en profita pour se diriger vers le large bureau de bois, faisant glisser vers lui le manuscrit de celui qui croyait être son père. Il le prit avec lui puis fit demi-tour pour s'en aller, marchant par erreur sur la fleur jaune qui avait glissé des cheveux de la belle lors du chahut. Il se baissa pour la ramasser, un pétale s'en décrochant pour chuter avec une lenteur presque poétique. Il observa la fragile fleur entre ses doigts, comme si elle représentait cette vie et qu'elle était à présent la seule chose vraie qu'il en restait, perdue au milieu d'un océan de mensonges. Il la glissa dans sa poche, accorda un dernier regard a Margaret qui avait été délicatement installée sur le canapé de velours présent dans la pièce et enfin disparu, ce, juste avant le retour de Robb. Non loin de là, il jeta dans un puits abandonné le manuscrit, fruit des longues recherches d'un homme qui n'avait probablement jamais su ce qu'était la compassion et l'amour. Suite à cette journée, personne ne revit plus Orrin au domaine, ni dans ses alentours.(suite et résumé en dessous)
Dernière édition par L. Orrin le Jeu 25 Avr - 1:20, édité 12 fois |
| | | Points Concours : 5 Diplôme : Dépeçage et BBQ Âge du perso : 83 ans Fonction : Garde-chasse Messages : 35 Gallions : 11 L. Orrin JE SUIS LE GARDE-CHASSE, ok ? | Sujet: Re: Lord Orrin .::. Just don't touch, ok ?! Mer 13 Mar - 18:40 | |
| Histoire & Anecdotes (suite)
- Spoiler:
~ THE END OF ONE LIFE AND THE BEGINNING OF ANOTHER~
Maintenant enfin libre de faire ses propres choix et de diriger sa vie sans la supervision de qui que ce soit, Orrin avançait sur son propre chemin. Pour s'assurer de la réussite de cette nouvelle existence, il lui fallait mettre un peu d'ordre, ce pourquoi il se donna des règles simples et l'une des premières fut aussi la plus évidente,.. la solitude. Il ne voulait plus revivre la trahison, la folie, le mensonge et tous ces comportements incompréhensibles propres aux humains et pour lesquels il ne leur faisait plus confiance. Pour cela, il devait se faire une raison et vivre seul, il n'avait pas l'impression que c'était un défi si dur que ça à relever. Mais malgré sa détermination, cette décision rendit ses premières années sans doute les plus difficiles.
En cherchant profondément en lui il pouvait se souvenir d'un temps où il vivait simplement, où il ne portait pas de vêtements et ne s'en souciait même pas, où il ne se nourrissait que de ce que lui donnait la nature et ses soucis étaient loin d'être ceux que la vie civilisée lui avait apporté. Comment faisait-il pour survivre à cette époque en ayant même pas la moitié de son âge ? Il se le demandait bien, car dehors tout était bien plus dur que ce qu'il avait imaginé. Rien à voir avec un ou deux jours à la belle étoile, des semaines, des mois s'écoulèrent où il devait trouver de quoi se sustenter par ses propres moyens. Habitué à la facilité de la vie sédentaire des humains il fut vite tenté de choisir la facilité dans ses premières années d'exode. Il revêtit le rôle d'un agile voleur et se mit à rôder le soir près des habitations pour se procurer ce qui lui était nécessaire :un peu de nourriture et de chaleur. De même pour s'abriter, lorsque le temps était agréable il se contentait de s'installer dans de hauts arbres dont l'escalade lui était aisée et lorsque le ciel se couvrait, il cherchait des lieux fermés, oubliés ou désertés de nuit. Il se donnait environ une semaine à chaque fois avant de changer d'emplacement pour ne pas se faire remarquer. De cette façon, il faisait sa route sans ne manquer de rien. Ce petit manège ne dura que jusqu'au jour où il fut surprit en plein chapardage et tout bascula dans un sens qu'il n'avait pas vu venir, loin de là..
Une journée d'été, il tomba nez à nez avec le propriétaire de la ô combien appétissante conserve de fruits confits qu'il tenait en main et qu'il comptait subtiliser. Il s'agissait d'un Moldu, plus perturbé par ce qui était en train de le voler plutôt que le vol en lui-même. L'albinos n'eut pas de mal à s'échapper avec son butin, non le problème ne vint pas de là,.. mais surtout du fait que dans les temps qui suivirent l'information de la présence d'une étrange créature à la fourrure blanche se répandit tel une traînée de poudre aux alentours. Un grand nombre de gens se rendirent soudainement compte de quelques manques dans leurs provisions et d'autres affirmèrent même avoir déjà vu cette bête rôder dans la région, quitte à passer pour une bande de fous.
Orrin était loin d'imaginer le vent d'inquiétude qu'il soulevait derrière lui au fur et à mesure de ses errances dans le pays. Alors qu'un petit groupe de citoyens, une partie curieuse et une autre surtout effrayée par la découverte de sa présence, étaient allés jusqu'à demander l'aide des autorités pour déloger l'indésirable. Bien entendu, ceux-ci ne prirent pas au sérieux leurs réclamations, ils cherchèrent même si des conduites de gaz n'avaient pas cédés dans les zones résidentielles où l'incident avait été reporté. Finalement, fatigués par leur inactivité et incompétence, certains habitants se tournèrent vers un Cirque itinérant célèbre pour son numéro de grands fauves dont ils se vantaient d'avoir attrapé eux-mêmes chacune des bêtes lors de leurs voyages. Intéressés par cette histoire qui ressemblait plus à une légende urbaine qu'autre chose, le cirque accepta de s'en charger en ce disant qu'au pire, ils gagnaient en capital sympathie et au mieux, un nouveau numéro.
Dans les semaines qui suivirent, de grandes battues furent mises en place dans plusieurs communes ciblées, à la recherche de leur « hallucination collective» et peut-être même sa capture. Loin d'être inquiet et surtout au courant, Orrin pu observer à la suite de ça une grande affluence de randonneurs ratissant la forêt où il séjournait et qui bordait l'une des villes voisines. Il se faisait spectateur de leur petit manège alors qu'il se délassait sur une des plus hautes branches d'un solide arbre au feuillage fourni. Il n'avait aucune idée de ce qu'ils étaient en train de chercher exactement et n'était pas plus intéressé que ça. La pénombre tomba finalement sur les alentours alors qu'il s'assoupissait paisiblement pour passer une nouvelle nuit à l'abri dans les hauteurs végétales. Et, surement une certaine malchance voulue que, lors de leur retour de nuit, l’œil aiguisé de l'un des promeneurs remarque son duvet blanc qui ressortait d'autant plus maintenant éclairé par la lune naissante. S'armant d'un fusil et une fléchette anesthésiante, en cette heure, les larcins d'Orrin connurent une fin.
Pendant près des cinq ans suivants ce jour, l'homme bête devint à son grand dam l'une des nombreuses pièces du bestiaire de ce fameux cirque de banlieue. Sa présence ne les rendit pas plus populaire. Beaucoup de spectateurs restaient persuadés qu'Orrin n'était qu'une arnaque, un homme astucieusement déguisé pour attirer les badauds et en rajoutant à ceci qu'en autant d'années, jamais il ne participa à un quelconque spectacle sous le chapiteau. Le cirque avait bien essayé au début de lui apprendre deux trois choses, mais après que celui-ci ai manqué par deux fois de défigurer le dresseur et autant de s'enfuir, ils avaient abandonné. Orrin finit par perdre de son intérêt et devint un vrai gouffre financier pour le cirque qui se mit à sérieusement penser à le revendre,.. mais il n'y avait pas foule au portillon pour récupérer un monstre de foire incompétent et probablement à moitié bidon. En fin de compte, ils trouvèrent un institut de recherche intéressé par sa dépouille pour seulement quelques pièces, ... résignés, ils acceptèrent.
Ce fut pour Orrin l'occasion de trop de retrouver sa liberté. L'instant final devait se passer en pleine nature, mais au moment de recevoir la balle qui devait écourter son passage dans ce monde, il se jeta sur son bourreau, à sa plus grande surprise -car il ne l'imaginait sans doute pas pouvoir se défaire si facilement de ses liens. L'homme bête lui arracha l'arme des mains, dont un coup parti tout seul et l'assomma sans plus de cérémonie. Il n'attendit pas que le reste de la troupe les rejoigne pour s'enfuir et faire une fois de plus ses adieux à une autre étape de sa vie.
Il était surement faux de dire qu'une nouvelle vie avait commencé pour lui, avant tout ceci. Car ce fut à partir de cette époque qu'il commença vraiment à se façonner.
Bien heureux de quitter sa captivité, il devait quand même admettre qu'il avait retiré quelques rares points positifs de cette expérience. L'un d'eux fut qu'il ne rencontra plus aucuns problèmes pour se nourrir par ses propres moyens, sans recourir aux vols. Au cirque, il avait été traité comme une bête et nourrit de viande crue ; cela pourrait paraître barbare et primitif, mais il s'agissait de son véritable régime alimentaire et cette situation eu pour effet de le réconcilier en grande partie avec une pratique qu'il avait déjà connu enfant. A présent, chasser ses propres proies et s'en nourrir fut plus facile à accepter que lorsqu'il vivait encore avec les souvenirs de sa vie au domaine et la facilitée de celle-ci. Bien sûr c'était bien moins goûteux que certains aliments préparés, mais il avait passé à présent le délicat cap de la recherche du confort. Il avait pris conscience que s'il voulait se retrouver totalement, il devait s'abandonner, ne plus chercher à ressembler aux hommes, car il n'en était pas un. Il était né dans un terrier, il ne savait pas mettre des mots bout à bout, il ne savait pas calculer ou lire, il n'y avait que lui et les siens, les espaces verts sans fin d'Alaska, le froid, l'air pur. Parfois, lorsqu'il fermait les yeux, il pouvait voir tout ça, sa poitrine s'emballait alors, il avait envie de crier, de se laisser tomber en arrière dans l'épaisse neige qui picoterait sa peau et en ouvrant les yeux, le ciel nocturne offrirait à lui les peintures fantastiques une imprévisible aurore boréale, exécutant sa troublante et silencieuse danse. Mais lorsqu'il ouvrait les yeux, il ne voyait que de pauvres forêts dont la vue donnait sur les froids bâtiments de bétons, monuments de l'ère des hommes. Il reprit son chemin, s'enfonçant de plus en plus dans les lieux reculés de ce continent, fuyant les lieux peuplés et cette fois il savait où il allait. La seule chose qui pouvait lui poser problème et donc ralentir l'avancée de son périple, était qu'à l'instar de son ouïe, son odorat et son agilité, il y avait quelque chose qu'Orrin avait perdu, c'était son sens de l'orientation naturel. Il ne s'agissait pas de connaître son nord ou son sud, il n'était pas idiot, mais la difficulté était de savoir la position d'un endroit précis. C'était bête à avouer, mais en ayant décidé d'avancer sans réel but dans les premières années de sa fuite, il s'était perdu et sans doute par orgueil, avec un peu de méfiance aussi, il décida de ne pas revenir en arrière pour s'aider des signalisations humaines. Tout ça, ça serait son défi, son histoire; il était né là-bas, il devait pouvoir y retourner, c'était chez lui, il devait le ressentir comme une évidence, la juste direction s'imposerait à lui, il en était persuadé. (tu parle )
Tel torrent se déversant sur lui et dont chaque goûte représenterait une journée d'existence, Orrin ne vit pas le temps passer, noyé sous le flot continu de la vie. De temps en temps, il se baissait pour observer l'onde et le reflet qu'elle lui renvoyait était celui d'un inconnu. Ses yeux gris sombres tel des soleils noirs se plongeaient dans les siens et à chaque nouvelle réflexion, ses traits devenaient plus dur, son visage plus sévère, ses lèvres s'affinaient, la toison blanche qui couvrait sa tête était à chaque fois plus fournie. Parfois sa bouche était tachée de sang encore brulant qui goutait sur l'eau et son regard si lointain, détaché. Il avait du mal à croire que cet homme et lui étaient les mêmes. En un sens, il arrivait maintenant à comprendre ce qu'avait ressentit Margaret après l'avoir revu. .. Margaret. Il se souvenait de son nom, c'était déjà ça.
Beaucoup de choses avaient échappés à sa mémoire, tel que les dates, les lieux, certains moment,... et visages aussi. Il porta ses longs doigts griffus à la poche de son pantalon en lambeaux, entre deux feuilles de papier presque totalement désagrégées se trouvait une fleur jaune que le temps avait asséché et les couleurs fanées. Elle ne sentait plus rien non plus. Il essaya de la tenir de la façon la plus délicate possible, mais dès qu'il voulut en effleurer les pétales, elle s'effrita, glissant entre ses doigts abîmés. Impuissant, il regarda les restes tomber d'une lenteur funeste... à une époque n'avait-il pas trouvé ça poétique ? Il regrettait amèrement de l'avoir touché, mais...il ne l'avait pas admirée depuis si longtemps... et maintenant,.. elle était fichue. Il posa son poing serré contre le sol terreux, il avait l'impression d'avoir perdu quelque chose de si chère, d'irremplaçable. Le jour se levait timidement, ses rayons perçant à travers les verdoyantes et fétiches feuilles des arbres, allant jusqu'à se refléter sur le cours d'eau qui ruisselait paisiblement entre les arbres. Cet endroit lui rappelait quelque chose, mais c'était un tel désordre dans sa tête, il ne savait plus de quand et de où. Était-il proche de son objectif ? Jamais il n'aurait imaginé que sa terre promise était encore à plus de sept mille kilomètres d'ici. Sa déception aurait été telle...
Il releva soudainement la tête, il avait cru entendre quelque chose. Il se méfiait toujours, il observa autour de lui, pas une feuille ne bougeait, seul le vent murmurai doucement, mais il avait l'impression qu'il y avait quelque chose qui se pressait dans les environs, il le ressentait si fort. D'un côté ça pouvait aussi être juste son imagination, une nouvelle fois... Nous étions en 2009, en ce jour cela faisait maintenant cinquante-huit ans qu'il vivait ainsi, en nomade et en presque autant d'années, il n'avait jamais eu d'interlocuteurs humains. Orrin ne se considérait pas comme fou, mais il lui était arrivé plusieurs fois de se surprendre à parler tout seul. Peut être que son esprit lui jouait une fois de plus un mauvais tour... Ces effets se multipliaient dernièrement, mais malgré cette solitude qui le rongeait un peu plus chaque année, il refusait toujours de faire marche arrière. De cette manière, il se rapprocherait du style de vie des siens. Du moins c'était ce qu'il imaginait, mais Orrin c'était tellement perdu qu'il en avait oublié qu'ils n'avaient jamais vécu en ermite comme il tentait de le faire,... vivre dans la nature oui, mais s'isoler, jamais. Ceux de son espèce formaient des groupes, des meutes, ils n'étaient jamais seuls, il s'agissait d'êtres soudés et aimants. Mais comme un animal né en captivité et déboussolé, Orrin avançait sur le mauvais chemin, s'obstinant et croyant bien faire, se nuisant à lui-même petit à petit.
Il aurait surement finit par sombrer dans une certaine folie, si ce jour-là une nouvelle voie ne s'était pas ouvert à lui, sous la forme d'un cri.. un cri féminin, si lointain qu'il était presque impossible de l'entendre pour quelqu'un ne possédant audition similaire à la sienne ou à toute autre créature. Il se dressa sur ses jambes, silencieux, jusqu'à que le cri terrifié de l'inconnue se répète une nouvelle fois. Il y avait une femme ? Pourtant, ce coin était totalement perdu, il en était formel ! D'autres bruits semblables à des grognements difformes se mêlèrent les uns aux autres. Il s'empressa d'avancer dans la direction d'où venait le chahut naissant, de fortes odeurs se mélangent à l'air, le sol était parcouru de vibrations, de lourdes choses mouvaient.. il commençait à les sentir tout autour de lui, c'était oppressant, mais il continuait à avancer le plus rapidement qu'il pouvait. Quelque chose le poussait à vouloir faire marche arrière, ce n'était pas de la peur, c'était indéfinissable. Il se rappelait maintenant, il était déjà passé par ici, il avait longé cet endroit auparavant et il avait ressentit la même chose, quelque chose qui le repoussait, qui l'obligeait à rebrousser chemin. C'était ce qu'il avait fait, mais il ne comptait pas se laisser avoir cette fois, il irait jusqu'au bout. Plus il avançait, plus la lumière s'intensifiait, derrière les derniers arbres avait l'air de se tenir une plaine, il arrivait à la fin du bois ! Le soleil le frappa en plein visage alors que ses pieds foulaient l'herbe tendre, il s'arrêta et éblouit, plia son bras devant son visage, le temps que ses yeux s'adaptent.
Il... il n'y avait rien ici. Il se sentait bizarre, .. il regarda autour de lui et cru voir quelque chose l'espace d'un instant, un bâtiment lui apparu dans un flash, tel une illusion, un mirage, il était là pendant une seconde puis celle d'après, il n'y était plus. Comment était-ce possible? Une odeur nauséabonde saturait l'air à lui en causer des vertiges, il se frotta les yeux, ses oreilles bourdonnaient comme une radio sur la mauvaise fréquence.
Sans en connaitre la cause, le charme qui l'affligeait et qui faisait partie d'une des défense du lieu, se brisa. Lorsqu'il fixa à nouveau son regard sur la zone dégagée, un imposant et luxueux château s'y était installé.. Malwen. Sortant de sa bulle, le son fini par accompagner l'image et c'était une image de chaos... Des créatures se ruaient en tous coins, alors que le brouhaha des voix et des rugissements bestiaux occupaient l'espace. Un champ de bataille se déroulait devant ses yeux. Des bêtes d'une apparence telle qu'il en avait jamais vu, indéfinissables, grimpaient sur les parois de l'édifice, brisant les fenêtres pour s'y introduire, une autre trop lourde était en train de faire s'effondrer la toiture sous son poids, plusieurs lourdes pierres venant s'écraser aux pieds des murs. Au même moment une foule tentait tant bien que mal de regrouper ses forces, les plus jeunes étaient amenés en retrait alors que leurs aînés, armés de leurs baguettes illuminaient la scène d'un festival de lumières et de sorts dans une tentative veine de repousser les indésirables.
Pris de court par ce qui se déroulait devant ses yeux, Orrin demeurait figé sur place. Comment le calme de la forêt, avait pu cacher.. ça ? L'homme bête finit par sortir de sa torpeur, rappelé à la réalité de la situation par un cri, celui qui l'avait amené ici. Non loin de lui se tenait une jeune fille, quinze, peut être seize ans, terrorisée. Sa jambe était coincée sous un arbre qui avait été arraché, elle tendait sa main, ses doigts se contractant désespérément en direction de sa baguette qu'elle avait laissée échapper, alors qu'une des créature s'approchait d'elle, d'une lenteur victorieuse. Personne n'avait l'air d'avoir remarqué sa détresse dans le désordre de la virulente bataille. Orrin avait une profonde méprise pour le genre humain en ce temps là, mais ce n'était pas pour autant qu'il comptait la laisser de débrouiller toute seule.
L'homme bête s'élança vers la créature et lui rentra dedans avec une force qui la fit tomber. Du haut de ses soixante-douze ans, Orrin possédait une puissance non dissimulée qu'il avait toujours entretenue, que ce soit par des efforts quotidiens dépassant les limites physiques d'un humain lambda ou de féroces combats pour sa vie qu'il avait été forcé de jouer et dont son corps couvert de cicatrices en portait le nombre. Il profita que la créature soit à terre pour escalader son corps massif alors qu'elle essayait déjà de se remettre sur ses pieds, s'agitant avec force. Orrin savait pertinemment que son adversaire était plus puissant que lui, -il n'y avait qu'à voir les sorciers autour d'eux qui avaient l'air de battre en retraite-, il allait donc faire de sorte qu'il n'ait pas l'occasion de riposter. L'albinos enfonça ses griffes dans les flans de la bête pour ne pas la lâcher alors qu'enfin debout, elle s'agitait avec force pour essayer de le faire tomber. Dès qu'il pouvait, Orrin replantait ses longs ongles dans sa peau, il recommençait encore et encore pour l'affaiblir, un sang noir tel du goudron coulait entre ses doigts alors que la créature lâchait de profonds râles de douleur, sa chair meurtrie. N'en pouvant plus et le "parasite" toujours fermement accroché, elle décida de changer de tactique et se rua vers la bordure de la foret, frappant de son corps un tronc d'arbre en espérant de cette manière blesser et faire lâcher Orrin. La première fois il tenu bon, la seconde, son bras encaissa le choc si fort qu'il en lâcha finalement prise comme l'espérait la bête. Prenant sa chance, elle fonça sur lui, décidée à en finir, mais au dernier moment sa cible roula sur le côté et eu le temps de se relever, elle le dépassa et se prépara déjà à reprendre son élan pour revenir sur lui. Mais lors de sa seconde charge, l'homme-bête, -sans doute à la grande surprise du monstre bien, qu'il fut impossible de le savoir je vous l'avoue – pris les devants et s’élança de même dans sa direction. Au moment même de leur rencontre, alors que la bête avait déjà levé sa lourde pâte pour lui assener un coup meurtrier, Orrin c'était volontairement laissé glisser au sol, passant sous le corps du monstre pendant que dans un mouvement vif et millimétrée, il refermait sa mâchoire finement aiguisé sur la gorge à présent découverte de la créature. Ses crocs s’enfoncèrent avec une aisance dérangeante dans la chair rugueuse et la vitesse de l'action fit le reste alors qu'il lui arrachait un large morceau de chair puante. Le monstre ne pu faire que quelques mettre, avant de s'écrouler dans l'herbe, la gorge béante, accompagné d'un flot de sang aussi répugnant qu'odorant.
Crachant ce qui lui restait en bouche avec un dégout bien mal caché, l'albinos reprenait un peu son souffle. Il passa sa main sur sa bouche, tentant d'enlever la mixture écoeurante, sans trop de résultat. Il s'approcha alors de la jeune fille, observa l'arbre qui entravait ses jambes et tenta de le soulever, mais il était bien trop lourd et dès qu'il forçait son bras lui lançait affreusement.
Ma... ma baguette. Il leva son regard charbon vers la fille qui lui indiquait sa baguette. La contournant, il saisit le petit bout de bois dans l'herbe et lui rendit. Elle la pointa immédiatement sur le tronc mort et un petit "Mobiliarbus" sortit de ses lèvres. L'arbre se souleva alors tout seul, flottant avec une légèreté déconcertante. Sa baguette toujours pointé dessus, elle le déplaça délicatement sur le côté avant de lâcher l'étreinte de son sort, le tronc s'écrasant lourdement sur le sol. La fille elle ne semblait pas avoir de séquelles de son incident, se relevant immédiatement, peu fébrile, mais débout et entière.
Elle se tourna vers lui et avant de dire quoi que ce soit, leva sa baguette dans sa direction de manière menaçante.- "Non attend !! Je... !"Une lueur partie de sa baguette, Orrin n'eut le temps de rien faire si ce n'est de plisser les yeux, ne sachant pas de quel sort il était la cible et pourquoi. Mais rien ne se passa, il tourna la tête et une des créatures était complètement figée derrière lui, en position de course et la gueule ouverte, tel une gargouille de pierre. Il regarda la jeune fille."C'est toi qui.."- "Merci.." Elle lui adressa un petit sourire discret avant de s'éloigner rapidement vers un groupe de sorciers plus loin, repoussant quelques monstres au passage, juste de quoi s'assurer une certaine avance.
Orrin lâcha un soupire soulagé, son regard porté sur le monstre figé, mais son observation ne dura que quelques secondes. Le temps d'entendre cet étrange bruit, il regarda autour de lui, mais oublia de lever la tête et ne put voir venir ce monstre muni de larges ailes aussi noires que la nuit, qui fondait sur lui. Il hurla alors que des serres démesurées s'enfonçaient dans son épaule, jusqu'à le soulever du sol. La bête se mit à s'élever dans les airs mais, ne pu faire qu'une courte distance, jusqu'à que sa prise, mal saisie, ne glisse de ses griffes et Orrin chuta. Un arbre amortit sa chute sans l'arrêter pour autant et son corps chahuté finit par rouler dans un fossé. Il était déboussolé, il n'arrivait pas à penser à autre chose que la douleur. Il toucha du bout de ses doigts la blessure, ses doigts recouvert de son sang vermillon contrastait avec celui goudron de la bête qu'il avait tuée auparavant. Sa vision devint floue et la dernière chose qu'il entendit avant de s'évanouir fut le cri du monstre ailé qui, l'ayant perdu de vu, s'éloignait.
L'eau ruisselait sur les feuilles, glissant jusqu'aux lèvres asséchées de l'albinos. La nuit était tombée et alors qu'une forte pluie couvrait les environs, le blessé sortait enfin de son profond sommeil. Il avala quelques gouttes de pluie qui enveloppèrent sa gorge d'une douce et rafraîchissante étreinte, pendant qu'il tentait d'ouvrir ses paupières, si lourdes qu'il devait lutter pour ne pas juste abandonner et rester coucher au milieux des fougères. Il se releva tout doucement, encore un peu déboussolé. Il n'y avait plus un bruit, que ce soit de combats ou de simples chants d'oiseaux, comme si toute vie avait disparue autour de lui. Il observa les alentours, ..il était tombé en bordure de forêt et la végétation environnante lui avait sans doute sauvé la vie en camouflant son corps inerte, jusqu'à maintenant. Il mourrait de faim et son épaule était douloureuse, brûlante, comme si on lui avait versé de l'acide à même la peau. Orrin ne savait pas combien de temps il avait été inconscient, mais sa capacité de cicatrisation avait encore fait des miracles, la blessure c'était presque totalement refermée, cependant elle n'avait pas pour autant meilleure allure. La plaie était suintante et les veines proches ressortaient de manière inquiétante, arborant une teinte bleue verdâtre. Il avait conscience que ce n'était pas une blessure ordinaire et qu'il ne pourrait pas comme à son habitude laisser le temps faire seul le travail, mais il n'avait pas d'autre solution à portée de main. S'en retournant d'un pas tranquille vers le château, il pu constater que l'endroit avait été déserté, sorciers comme bêtes. Le bâtiment sans doute remarquable auparavant n'était plus qu'une ruine, ses pierres jonchaient dans l'herbe humide et la pluie s'introduisant par les toits éventrés. Faisant croire à une quelconque présence on pouvait même remarquer quelques lueurs par des fenêtres, en réalités entretenues par des restes de fondation dévorés par des flammes que la pluie n'atteignait pas. Tout cela accordait une ambiance particulière aux lieux, que l'albinos était visiblement le seul à pouvoir contempler. Cherchant un abri pour la nuit, il s'introduisit par une faille dans un mur, ce disant qu'on ne lui en tiendrait surement pas rigueur maintenant que les lieux étaient abandonnés. Les pièces, mêmes dévastées avaient l'air magnifiques. Et ce n'était pas un faible mot pour un sauvageon qui ne jurait que par les espaces verts. Il fit quelques pas à l’intérieur avant de s'appuyer contre un encadrement de porte, reprenant un peu ses esprits. La corruption de sa blessure gagnait du terrain et son corps se faisait plus pesant à chacun de ses pas. - "Mais que quelqu'un fasse quelque chose ! Ça sent déjà la moisissure." - "C'est toi qui sent la moisissure très cher, mais de mémoire je crois que ça a toujours été ainsi." - "Très drôle …" - "Effectivement ce n'était pas fameux." - "Je fais avec ce qu'on me donne, la situation dans laquelle nous sommes ne donne pas beaucoup d’occasion de faire mieux."Il y avait encore des gens, ici ? L'homme-bête se dirigea vers la pièce d'où semblait venir l'altercation. - "...Il y a quelqu'un ?"Les voix cessèrent immédiatement alors que celle d'Orrin rompait leur discussion mouvementée. Il scruta ce qui l'entourait, il n'y avait personne mise à part quelques vieilles armures dépourvues d'âmes. Était il en train de délirer ? Il fit quelques pas, avant que les voix ne s'élèvent à nouveau.-"Et bien il y a encore des fous qui errent dans cette bicoque qui prend l'eau ?" - "A vrai dire c'est bien nous qui prenons l'eau." - "Je confirme. Je vous conseillerai de tourner la tête, nous sommes par ici."C'était à en devenir fou, Orrin pivota vers les inconnus qui l'interpellait, mais il n'y avait rien. Il n'avait en face de lui qu'un mur banal et à moitié recouvert de suie, orné de quelques fleurets, de torches éteintes et de deux tableaux. L'un d'un était entièrement brûlé et l'autre était encore en bon état, mais pas pour longtemps, de l'eau de pluie filtrant par le plafond se déversait dessus commençant à onduler les bords de la toile."Est-il simple d'esprit ?" - "Tu l'as vu ?! Je pense que c'est une sorte d'animal, il ne nous comprend peut être pas. Attend.. Hum hum.. bonjour, nous amicaux, toi aider nous et nous donner toi miam miam."Surprenant soudainement l'un des trois personnage du tableau donner une tape sonore dans la tête de son voisin, Orrin se frotta les yeux, perturbé par ce qu'il venait de voir. Il ne connaissait pas ce genre de sortilège et l'existence de tels tableaux animés, d'où sa surprise.- "T'as l'air complètement débile. Comment il aurait demandé s'il y avait quelqu'un, s'il ne comprenait pas le langage humain ? - "Je sais pas moi! De nos jours ont apprend n'importe quoi aux animaux, quelques cacahuètes et hop.."Il s'approcha pour observer de plus près le manège des trois curieux personnages. Coiffés de feutres et épinglés comme des portes flingues des années quarante, les trois protagonistes évoluaient dans un décors de salon sélect, installés dans leurs fauteuils de cuir rouge, cigare à la bouche pour certain et verre de brandy pour d'autres.- "Je ne rêve pas, vous êtes bien en train de bouger et de .. parler ? ..Quel est cet endroit au juste ?"Ils stoppèrent immédiatement leur nouvelle dispute et l'un d'eux dont le visage plus marqué imposait le respect, se leva. Il déposa son cigare dans un cendrier près de lui et ajusta sa veste avant de s'adresser à lui. - "Enchanté. Ne serions heureux de vous répondre, mais que diriez vous de nous amener en un lieu sec et nous serions mieux à même de discuter ? Voyez vous, nous avons eu assez de chance jusque là. "Dit-il en désignant d'un coup de tête le tableau voisin, ou du moins ce qu'il en restait. "Mais je pense que ça ne saurait durer. Ainsi nous pourrions répondre à toutes vos questions.. et même plus." L'homme du tableau observait la blessure d'Orrin. "Ça semble douloureux..." L'homme-bête acquiesça et déplaça le tableau dans une pièce fermée qui était encore un assez bon état pour les garder des intempéries. Il en profita pour y installer d'autres, encore saufs, qu'il croisa sur son chemin. Une fois tout ce beau monde à l’abri, il alluma un feu au centre de la salle pour se tenir au chaud, provoquant quelques exclamations effrayées de certaines peintures. Par la suite, tous discutèrent longuement et le tableau des trois hommes en costumes indiqua même à l'albinos où il pourrait trouver quelques onguents pour soigner sa blessure. Son rétablissement devait se faire long et Orrin s'installa dans ce confortable coin du château des semaines durant. Une réelle jovialité régnait à présent dans cette petite pièce et l'homme bête n'avait presque plus envie de s'en aller. Ses nouveaux amis comblèrent la solitude qu'il avait entretenu des années durant et lui racontèrent l'histoire de ces lieux, les générations de sorciers qui s'y suivirent, certains grands hommes et quelques anecdotes amusantes. Et en retour il leurs raconta un peu de la sienne, ses années errances, la nature sauvage et les fleurs jaunes qui seyaient si bien aux cheveux roux de certaines demoiselles. Les tableaux lui tinrent une agréable compagnie durant de longs mois, jusqu'au jour où après avoir chassé de quoi se rassasier et sur le retour vers le château, il remarqua un groupe d'hommes, des sorciers, qui effectuaient le tour du château pour l'examiner en détail. Il ne fut pas longtemps à partir de ce jour pour qu'un imposant chantier se mit en place autour de la battisse, alliant magie et main d’œuvre. Inutile de dire qu'Orrin s’abstint à l'avenir de retourner au château, se contentant d'observer de temps à autres l'avancement des réparations. Pendant un bon moment, il pu voir de nombreuses personnes se relayer pour sortir une grande quantité d'objets du château, beaucoup de pièces uniques et couteuses, qu'ils jetaient si irrécupérables ou emportaient avec eux sans doute pour les restaurer. Après cela commença les vrais travaux et ce fut impressionnant de voir que là où il aurait fallut des centaines d'hommes, seulement une poignée de sorciers suffisait.
Le château finit par être remit en état et ouvrit ses portes pour une nouvelle naissance, les cours reprirent et les couloirs fourmillèrent de nouveau d'élèves d'un autre âge. Étrangement, l'homme bête, qui n'avait pas trouvé le courage de reprendre sa route, ressentait une profonde envie de se mêler à eux. De retourner dans cet endroit extraordinaire, isolé, où caché du monde se dressait un château habité par des êtres aux multiples dons. Il trouvait ces lieux si.. apaisants, ils faisaient remonter en lui des souvenirs qui jadis étaient douloureux et qui ne signifiaient plus la même chose à présent. La compagnie des tableaux lui avaient aussi rappelé combien parler avec quelqu'un pouvait être agréable et surtout à quel point ça lui avait manqué. Mais voilà qu'il se cachait à nouveau des autres, non pas parce qu'il avait peur d'eux, mais car il n'était pas de leur monde tout simplement,.. Il n'avait rien à leur offrir... Il ne pratiquait pas la magie, il savait seulement chasser, grimper aux arbres, courir vite et déplacer de lourdes charges. Rien de très utile à la vie en communauté. Et tout ça sans parler de son apparence... Loin d'avoir honte de ce qu'il était, mais il ne voyait pas où sa place pouvait bien se trouver dans le mécanisme bien huilé de cette société magique très fermée. Il se contenta donc d'être un observateur,.. un rôle qu'il connaissait bien. Mais, de façon prévisible, n'être que le spectateur de la vie des autres finit par le lasser avec le temps.
Bien que gardant ses distances, l'albinos se mettait à se faire remarquer au fur et à mesure des années. Et ce car, -et il n'avait jamais été dans une situation qu'il lui avait fait prendre conscience jusqu'alors- il était vraisemblablement de ces personnes ayant un fort sens protecteur et, se faisant pour lui de la façon la plus naturelle du monde, il se mit à faire office de veilleur silencieux, suivant les élèves qui s’égaraient dans les bois pour les rediriger vers des lieux plus sûr. Les bois qui bordaient Malwen n'avaient beau ne pas être d'une de ces forêts froides du nord, ils ne manquaient pas pour autant de receler de toutes sortes de pièges bien trop souvent pris à la légère. Que ce soit les créatures fantastiques, les marécages et arbres magiques qui prenaient un malin plaisir à cacher leurs racines dans l'herbe tendre et même certaines plantes au régime alimentaire assez spécial qui s'épanouissaient grâce au climat particulier de cette région. Bientôt, la présence d'Orrin dans le bois ne fut plus qu'une certitude parmi les étudiants, quand bien ils ne savaient pas encore de quoi il s'agissait. On eu droit aux théories sur les loup-garou, les fantômes, un.. bigfoot? Et même, sans doute la plus réaliste, juste un dingue adepte de nudisme qui vivait dans les arbres. Oui car dans les derniers temps de sa vie sauvage, l'homme-bête avait finit par abandonner les derniers semblants de vêtement qu'il gardait depuis bien trop longtemps. Cette rumeur ci l'amusa d'ailleurs beaucoup quand il remarqua de temps à autre des vêtements déposés à son attention dans les bois, comme une invitation à se montrer. Il les prenait avec lui pour voir les réactions des étudiants concernés lorsqu'ils revenaient et qui constataient qu'effectivement quelque chose était partit avec leur cadeau. C'était très divertissant, je vous assure. Malgré son envie dévorante de se montrer, il fallut à Orrin plus de cinq ans pour cesser de résister et enfin sortir de sa cachette. Il avait apprit que le Garde-chasse de l'école était partit depuis peu et y porta un fort intérêt. Heureusement ce que son « père » lui avait apprit ne lui servait pas totalement à rien et connaissant en quoi consistait cette fonction, il estima qu'il était le meilleur candidat pour ce travail. Tout simplement car il avait vécu dans la nature plus longtemps que quiconque ici, qu'il y avait survécut surtout et par la même occasion avait rencontré sans doute la plus grande variété d'espèces sauvages. Bear Grylls pouvait aller se rhabiller. Se décidant, il se présenta à la direction de l'école un automne, vêtu du mieux qu'il pouvait avec ce qu'il avait récupéré des cadeaux des élèves, il essaya même de cacher ses traits d'animaux par quelques accessoires, mais ce n'eut pas une grande utilité. Loin de s'en douter, les étudiants n'étaient pas les seuls à avoir remarqué son existence... un professeur était même tombé un jour sur ce qui lui servait de terrier alors qu'il effectuait des recherches dans la forêt. Forcément en autant d'années à rôder dans le coin, l'albinos avait laissé de nombreux indices de sa présence. Ce qu'ils apprirent par contre ce jour là, c'était que cette bête n'en était pas complètement une et qu'une partie de lui était aussi un homme qui avait été éduqué et connaissait la vie parmi les hommes. Il pouvait très bien éventrer un animal avec ses dents et engager une conversation tout à fait civilisé la seconde d'après.
Contrairement à ce qu'il s'attendait, Orrin ne rencontra pas de refus catégorique vis à vis de sa demande. Mais le problème était autre, tout d'abord car on ne pouvait pas être sûr de ses réelles intentions en le voyant se présenter du jour au lendemain ainsi et surtout parce son existence dans les dossiers de l'administration magique était assez confuse. En fouillant on avait réussit à ressortir un vieux dossier sur une autorisation de détention de familier magique au nom d'Henry Baxter datant de si longtemps que l'animal enregistré sous le nom de "Lord Orrin" avait été classé dans les archives des décès. Une demande de nouveau dossier fut faite alors que l'albinos était à présent officiellement autorisé à résider sur le domaine de Malwen, à même titre que les fantômes. Il ne fallut pas longtemps pour qu'il s'intègre naturellement à cette nouvelle situation, même s'il ne changeait pas ses habitudes pour autant il se montrait plus facilement qu'avant et tout doucement une confiance se tissa entre lui et les étudiants, comme professeurs et personnel de l'école. Pour enfin arriver en ce début de l'année 2020 où il fut reconnu par les hautes autorités magiques comme apte à exercer un métier ne nécessitant pas d'aptitudes en sorcellerie, bénéficiant ainsi de la même reconnaissance que la plus part des cracmols. Prenant sa chance, il représenta une requête à l'école pour assurer les fonctions de garde-chasse et qui, bien que non unanime, fut cette fois accepté.
Orrin vit à l'heure actuelle dans l'ancienne cabane qui appartenait à son prédécesseur, située en périphérie du domaine. Cela fait quelques mois déjà et il ne se passe pas une seconde sans qu'il ne se soucie du travail qu'il lui incombe, prenant son rôle très au sérieux. Et bien que faisant de son mieux pour s’intégrer dans son nouvel environnement, il n'est pas impossible de le voir encore, de temps en temps, disparaître au cœur de la foret et de le surprendre à son retour, une proie entre les crocs, demeurant, quoi qu'il arrive, une bête avant d'être un homme.
Résumé*
Originaire d'Alaska, Orrin appartient à une forme rare hybride d'hommes-bêtes encore non répertoriés et vivant dans les régions froides. Lors de ses deux ans, après un incident qui entraîna la fin de sa famille, il fut découvert au seuil de la mort par un sorcier et ses deux fils. Professeur étudiant les créatures fantastiques et piqué par l'étrangeté du jeune garçon, l'homme le ramena chez eux en Amérique où il fut élevé comme l'un de ses fils, à quelques détails près. Douze ans plus tard, alors que son sauveur trépassait d'une grave maladie, Orrin s'enfuit après avoir découvert que sa naïve existence ne reposait que sur des mensonges. Déçu par le genre humain, il démarra une vie d’errance parsemé d’épreuves et de difficultés qui l'aida à retourner vers le style de vie sauvage de ses semblables. Il chercha à repartir vers l'Alaska après avoir passé un moment à avancer sans réel but. Mais s'étant bien trop égaré dans son cheminement chaotique, ce fut avec un certain hasard qu'il se retrouva dans les environs de Malwen lors de l'attaque de 2009 qui ravagea l'école et y assista même. Suite à ce jour il s'établit des mois durant dans le château vidé de ses occupants, ce jusqu'à qu'il soit chassé par un imposant chantier visant à remettre à neuf le bâtiment. Attaché aux lieux, il demeura aux alentours, continuant sa vie sauvage tout en ne pouvant détourner son regard de Malwen. Après de longues années où sa présence n'était qu'une rumeur dont s'amusait les étudiants, il finit par faire un immense pas vers les autres, rongé par sa pesante solitude. Alors âgé de soixante-dix huit ans, il se proposa au poste de Garde-chasse qui était vacant en ce temps là et il lui fallut encore quelques années pour que sa requête soit acceptée. Après que son statut soit enfin officialisé auprès de l'administration magique et ses compétences reconnues. C'est avec un profond sérieux et professionnalisme qu'il exerce à présent et depuis quelques mois sa fonction de garde-chasse et cela même s'il ne compte pas encore changer sa manière de vivre, le naturel sauvage reprenant toujours le dessus quoi qu'il arrive.
(* = Ce résumé ne retrace pas certaines parties de l'histoire complète. Et il n'est là que parce que j'ai conscience que j'ai craqué sur la longueur de mon histoire et comme vous ne devez pas être sadomaso, c'est cadeau. :3 )
Toi. Oui, toi ! Ҩ Pseudo/âge : // 22 ans. Ҩ Double-compte ? Non Ҩ Avis/remarque : Je ne connais personne sur le forum à la base, donc j'espère que ça se passera bien :) N'hésitez pas à me mp, je me fait un plaisir d'y répondre. Ҩ Comment as-tu découvert le forum ? Heuuuu .. de Seaside, sur lequel je n'ai pas eu le temps de rp :/
Dernière édition par L. Orrin le Sam 20 Avr - 17:38, édité 18 fois |
| | | Points Concours : 5 Fan Clubs : Un fan club est un groupe, informel ou organisé en association, de fans, autrement dit de personnes partageant une admiration, voire une adulation commune.
Diplôme : Tous en poche Filière : Sorcellerie Âge du perso : 31 ans Fonction : Directeur de Malwen Messages : 330 Gallions : 124 Darian Nowell M. J'SUIS LE DIRECTEUR, ok ? | Sujet: Re: Lord Orrin .::. Just don't touch, ok ?! Jeu 25 Avr - 12:16 | |
| Wow, ça c'est de la fiche complète ! Franchement bravo :D J'ai rien à dire, tu as pris ton temps et c'est niquel. Bon maintenant c'est à toi de choisir dans quel groupe tu souhaiterais être (c'est surtout une question de couleur) : membre du personnel ou créature ? (Mais l'un n'empêche pas l'autre hein). Parce qu'Orrin n'est pas vraiment humain et je me demandais si tu voulais pas plutôt être dans le groupe "Créatures" (tout en étant Garde-Chasse évidemment ). En attendant ta réponse, je t'y ajoute et dis moi si ça te convient ! |
| | | Points Concours : 5 Diplôme : Dépeçage et BBQ Âge du perso : 83 ans Fonction : Garde-chasse Messages : 35 Gallions : 11 L. Orrin JE SUIS LE GARDE-CHASSE, ok ? | Sujet: Re: Lord Orrin .::. Just don't touch, ok ?! Jeu 25 Avr - 17:14 | |
| Merci beaucoup. J'ai peut être mit un poil trop de temps, mais c'est finit au moins. Je peux mourir en paix ._. Et le groupe des créatures me vas très bien :)
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| | | Contenu sponsorisé | Sujet: Re: Lord Orrin .::. Just don't touch, ok ?! | |
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| | | | Lord Orrin .::. Just don't touch, ok ?! | |
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