Sujet: » love's gonna get you down; sleeping beauty • Ven 10 Mai - 21:56
Blondyne Bryanne Anarchy O'Sullivan
Dossier de Malwen
Blondyne Bryanne Anarchy O'Sullivan était autrefois Cracmol d'ancêtres au Sang-Pur. Elle vivait en Californie, plus précisément à Los Angeles avec son père et le groupe de rock de son père. D'une mère Californienne et d'un père d'origine Irlandaise, elle était donc Américo-Irlandaise. Elle est née un 23 Novembre, pointant son nez à 3:42 avec le lever soleil. Son signe astrologique est le Sagittaire, ascendant Scorpion, et son signe chinois est le Dragon. Elle mesure 1m61 et ne pèse pas plus de 0.5g, mais pesait environ 44kg de son vivant. Son groupe sanguin est B positif. Elle meurt un 16 Janvier d'un traumatisme crânio-cérébral à l'âge de 18 ans, après avoir été frappée violemment par un homme dont elle avait refusé les avances et être mal retombée. Aujourd'hui, c'est un fantôme ou démon mineure morte depuis quelques années déjà. Elle préfère se présenter par ses surnoms, soit B.B, Baby, Barbie, Bébé et autres noms contenant deux b.
Inventaire du Sorcier
Ҩ Baguette Magique : Aucune, elle était Cracmol de son vivant. Ҩ Animal de compagnie : C'est un renard volant des Philippines, une race de chauve-souris géantes. Elle s'appelle Sleepy, mesure environ 1m30 d'envergure et 50cm ailes repliées, personne ne sait si c'est un mâle ou une femelle mais on en parle comme si c'est une femelle. Elle passe son temps à dormir et sert plus d'oreiller ou de doudou à Barbie que d'animal de compagnie. Elle est rarement vue en compagnie de Baby et on la retrouve souvent endormie accrochée au plafond des salles de classe ou des chambres. Il lui arrive de se cacher sous les draps, de sortir des placards où de dessous les lits en hurlant, et ça arrive à surprendre pas mal d'élèves. Puis on s'habitue. Elle évite cependant le stade de Quidditch car elle a déjà été percutée par un Cognard en essayant d'attraper le Vif d'or pour le manger ou jouer avec. Elle est très friande de Patacitrouilles. Ҩ Balai : Aucun, elle n'en a pas besoin.
Questions Magiques
Ҩ Patronus : Un phoque, référence à son ami d'enfance dont le nom, Roann, signifiait "Petit phoque". Ҩ Parfum de l’Amortentia : L'odeur que B.B sent est celle d'une pizza quatre fromages sortant du four, le bois des instruments de musique et l'odeur du sable chaud. Ҩ Miroir du Risèd : B.B ne se voit pas dans le miroir. Son désir étant de pouvoir trouver la paix et le repos éternel, et donc de ne plus exister en tant que vivante ou morte-vivante, le miroir ne la reflète pas, et ça la rassure. Néanmoins, n'essayez pas de savoir ce qu'elle voit, elle répondra toujours qu'elle se voit en train de faire une bonne grosse sieste. Ҩ Epouvantard : C'est un homme plutôt grand et imposant vêtu de noir. C'est un homme qui lève cruellement le poing. C'est un poing qui s'abat violemment sur son visage. C'est son crâne qui heurte violemment le sol. Son meurtre.
Descriptions
Baby, Baby, c'est pas grand chose d'autre qu'un dixième de sorcière même pas entièrement fantôme qui ne fait rien d'autre que dormir toute la journée et s'amuser une partie de la nuit. Barbie. Elle n'est pas très causante, en fait, elle ne parle même que très rarement, c'est trop fatiguant pour elle. Barbie. Elle est cette fille, Barbie, cette fille que l'on voit au détour d'un couloir et qui a déjà disparu sans que l'on puisse s'en apercevoir. Barbie. Elle nous file entre les doigts comme l'eau qui coule et elle se moque bien de ce qu'on peut penser d'elle, elle s'en fout de tout, Barbie, Baby, elle se laisse couler au fil de l'eau, indomptable, intouchable, inapprochable on ne peut pas l'attraper, Barbie, elle est libre. Libre. Barbie, elle a toujours fait ce qu'elle voulait quand elle voulait, elle n'en a toujours fait qu'à sa tête, Barbie, elle est têtue, elle est bornée, elle se fiche de ce que vous pensez, elle se fiche des barrières que vous lui infligez, Barbie, parce qu'elle n'a aucune frontière, parce qu'elle est cet oiseau qui étend ses bras le plus possible, qui déploie ses ailes, Barbie, ses ailes d'argents et puis qui s'envole, elle brille, Barbie, elle est belle, elle scintille. Incontrôlable, inabordable, Baby, Barbie, et la fougue de la jeunesse, Barbie, elle n'est pas docile, loin de là, elle ne se laisse pas faire, l'enfant, avec ses sourires innocents, Barbie, elle se fiche des conseils qu'on lui donne, elle se fiche de l'opinion des autres, elle se fiche un peu des autres, Barbie, car ils ne sont pas intéressants, elle est un peu désintéressée, Barbie, elle est un peu égoïste, aussi, elle s'en fiche, Barbie, négligente, elle se fiche de tout, elle se fiche de toi, Barbie, on ne lui a pas appris que chaque vie était un précieux bijoux à préserver, elle s'en fiche, elle détruit, Barbie. Et elle déploie ses ailes meurtrières, et elle s'envole, Barbie, l'intangible, l'indomptable, l'inaccessible. Barbie et ses ailes de cire. Ses ailes qui brûlent au soleil.
Barbie, Baby, elle est gentille. Oh, ça, oui, elle est gentille. Barbie. Mais elle est la peste incarnée à la fois, Barbie, elle est celle qu'il est bon de ne pas trop fréquenter, et de toute façon, de toute façon, Barbie, elle ne reste jamais avec quelqu'un trop longtemps, elle se lasse, puis elle abandonne, Barbie, elle s'amuse juste, Barbie, elle joue, c'est tout, et puis elle se lasse de vous comme une enfant se lasse de son jouet, Barbie, parce qu'elle est l'indomptable, parce qu'elle est l'indépendante. Et pourtant, elle est si gentille, Barbie, elle qui vient vous consoler lorsque vous avez eu une mauvaise note, Barbie, elle qui vient écouter vos malheurs sans broncher, Barbie, elle qui vient soigner vos blessures après une bagarre, Barbie, elle qui vient essuyer vos larmes après une rupture, Barbie, l'esprit bienveillant, Barbie, elle vous guide et vous conseille, Barbie, mais elle, elle n'écoute jamais vos conseils. Barbie, Baby. Elle est cet être glacé qui s'allonge sur vous, vous embrasse, vous caresse, d'une main douce, vous susurre des mots doux à l'oreille, d'une voix maternelle, Barbie, elle vous apprivoise, Barbie, ce n'est pas vous qui l'apprivoisez, elle ne se laissera pas faire, jamais, de toute façon, Barbie, Barbie. Elle glisse ses doigts entre les tiens et sa langue entre tes lèvres, elle console, du mieux qu'elle peut, Barbie, et ses bras froids t'entourant, et sa joie qui dégouline à flots, sa bonne humeur, elle est joviale, elle est jolie, Barbie, quand elle sourit, quand elle rit, quand elle vous fait rire, aussi. Puis elle s'en va, Barbie, toutes les bonnes choses ont une fin, Barbie, votre grande-sœur, votre maman, votre ange-gardien, votre Barbie, elle s'en va, parce qu'elle n'a pas de maître, Barbie, elle n'a pas de frontière, elle s'en ira toujours, elle est libre, elle s'en ira, toujours, et puis elle reviendra, c'est Barbie. Elle n'est à vous que lors de vos mauvais jours, Barbie, elle console, elle réconforte, elle câline, puis Barbie, elle abandonne, cruellement, salement, jusqu'à la revoyure, elle revient aussi, parfois, Barbie, Baby, elle ne part jamais complètement, Barbie, elle est là, mais elle n'est pas là à la fois, Barbie, elle n'est nulle part, elle n'est pas ici, elle n'est pas là-bas, elle n'est rien, au fond, Barbie.
Barbie, Baby, c'est cette bonne fée qui aide, généreuse, Barbie, c'est cette gentille fille qui n'apparaît, Barbie, que pour les tourmentés, et le reste du temps, Barbie, elle dort. Elle dort, elle dort, toujours, Barbie, elle se sent morte, quand elle dort, elle se sent mourir, quand elle dort, partir, alors elle dort, paresseuse, aussi. Parce que c'est fatiguant, d'aider, Barbie, des gens sans aucune importance, Barbie, des gens dont la vie ne t'es pas indispensable, des gens dont la vie n'est qu'une poussière, des gens sans importances dans l'univers, qui ne font rien de mal, ni rien de bon, Barbie, et pourtant, ces gens, ces élèves, ces graines de sorciers, tu les aides, au détour d'un couloir, lorsque tu es éveillée, Barbie, et puis tu leur souris, et puis tu leur parle, aussi, bien que tu ne sois pas très bavarde, Barbie, Baby. C'est cette jolie fille à la crinière dorée, Barbie, on aurait dit un ange, en fait, Barbie, et ses sourires, et sa jovialité, et ses marques d'affection, Barbie, et son visage si serein lorsqu'elle dort. Barbie. Elle dort beaucoup, énormément, tout le temps, même, presque, quand elle n'a rien de mieux à faire, parce que Barbie erre, Barbie s'ennuie, alors elle dort, tout le temps, elle est ce fantôme sur qui on trébuche tout le temps lorsqu'elle s'endort au beau milieu d'un couloir. Elle est ce fantôme, Barbie, qu'on retrouve un peu n'importe où, en train dormir, dans les salles de classe, par terre, ou bien dans les lits des élèves, Barbie, la squatteuse, Barbie, elle n'a pas vraiment d'endroit fixe où dormir, elle s'endort n'importe où, n'importe quand.
Et puis Barbie, Baby, c'était aussi cette jeune fille, à la fleur de l'âge, insouciante, une jeune adulte, elle avait encore plein d'années à vivre, Barbie, elle n'était encore qu'une enfant, Barbie, elle était si jeune, et puis elle a disparu, elle a perdu sa vie, tragique, bêtement, la petite Barbie, elle n'avait pas vraiment mérité ça. Barbie, c'était ce genre de fille qui ne croyait pas à l'amour, Barbie, et qui ne voulait pas vraiment en entendre parler, Barbie, elle s'amusait juste, elle flirtait, seulement, Barbie, elle n'a jamais cru à l'amour véritable qui dure éternellement, Barbie, elle ne jurait que par les coups d'un soir et les petites aventures, Barbie, elle n'a jamais été sérieuse, Barbie, Baby, elle n'est pas sérieuse, elle n'est pas prudente, elle n'est pas consciente, non plus. Barbie, elle s'amuse juste, Barbie, elle est souillée, Barbie, elle le sait, elle s'en fout, elle se fout de tout, elle vit sa vie, une vie sans tabou, une vie sans frontière, sans entraves à sa liberté, elle s'envole, Barbie, elle brise les cœurs sans aucun remord, elle ternit des vies sans y faire attention, c'est juste Barbie, elle ne connait pas le bien, ni le mal, elle ne les distingue pas, elle n'a jamais vraiment distingué le bien du mal, ni le vrai du faux, Barbie, elle est peut-être un peu naïve, aussi. Barbie. Mais ça ne l'empêche pas d'aimer les autres, Barbie, tant qu'ils ne sont pas encombrants, étouffants, tant qu'elle peut toujours écarter les bras et déployer ses ailes sans risquer de cogner quelqu'un, Barbie, elle est juste libre. Parce que le faux, par sa volonté de devenir vrai, est toujours plus vrai que le vrai, n'est-ce pas, Barbie ? Elle pense comme ça, Barbie, elle affiche ses opinions, elle est franche, elle manque de tact, Barbie. Elle n'est pas délicate, elle n'est pas fidèle, elle n'est pas une fille facile non plus, difficile à attraper, Barbie, à capturer dans ses filets, difficile à charmer, Barbie, et difficile à combler, ensuite, aussi. Barbie, elle en demande toujours plus, mais elle ne donne jamais rien en retour. Petite et jolie Barbie, souillée, souillée et pourtant si innocente, Barbie, dans ses sourire et la main qu'elle tend vers vous, énergique. Barbie, Barbie, c'est un peu comme une pile de 2000 Volts qui se décharge en trois minutes. Barbie, c'est juste quelque chose d'incontrôlable, d'incompréhensible, aussi.
Et puis une Barbie, aussi, ça mord, ça gifle, ça peut être méchant, une Barbie, ça peut être hargneux, teigneux, une Barbie, ça peut être vraiment chiant, surtout. Une Barbie, ça ne se mange pas, c'est trop piquant, c'est trop nerveux, c'est trop colérique, aussi, une Barbie, c'est pas vraiment très comestible, Barbie, c'est trop épicé, ça fume, ça bouillonne, de rage, de colère, une Barbie, c'est colérique, et puis ça râle aussi, souvent, ça démarre au quart de tour et ça explose, Barbie, et puis c'est un peu rancunier, aussi. Ça boude beaucoup, aussi, une Barbie, alors ça doit un peu avoir le même goût que du boudin, mais c'est déconseillé d'en manger, une Barbie, ça doit être acide, ça doit piquer dans l’œsophage, ça doit être désagréable sur la langue, une Barbie, et ça doit donner des vilaines crampes d'estomac, une Barbie, c'est vraiment très violent, alors ça doit pas vraiment être bon pour la santé, même si c'est mignon, même si c'est à croquer, une Barbie. Ça ne se touche pas non plus, une Barbie, ça se touche juste avec les yeux, ça se regarde, une Barbie, ça se dévore juste du regard, mais on ne peut pas toucher, sa peau douce d'abricot, sous peine de voir une horde d'élèves sorciers mâles enragés débarquer pour venir vous tuer, Barbie, c'est un produit assez prisé, et populaire, aussi, surtout pour son esthétisme. Une Barbie, on peut jouer avec, ça joue beaucoup, une Barbie, avec un petit sourire d'ange sur les lèvres, une Barbie, ça joue énormément, et puis ça dort, aussi, beaucoup, ça dort tout le temps, presque, quand ça ne joue pas et quand ça ne mange pas. Parce qu'une Barbie, aussi, ça mange, ça mange beaucoup, une Barbie, et ça mange de tout, aussi, et un peu tout le temps, une Barbie, et ça aime aussi beaucoup les choses sucrées et les pizzas, une Barbie, parce que dans sa vie d'avant, ça mangeait que de ça. Une Barbie, c'est très joli, aussi, on peut la regarder, mais on ne peut pas la collectionner dans une vitrine, Barbie, parce que c'est un peu sauvage, une Barbie, alors ça s'enfuira toujours, mais ça revient. Une Barbie, c'est vraiment joli, c'est mignon, avec des joues rebondies bien roses et des yeux verts pomme. Une Barbie, ça a aussi une grosse crinière blonde et touffue de lion qu'il est vraiment très difficile de brosser et qui est toute emmêlée, parce qu'une Barbie, ça se coiffe pas vraiment, ça ne se maquille pas non plus, une Barbie, c'est toujours naturel. Et puis Barbie, c'est vraiment très gracieux, aussi, avec ses courbes généreuses et une jolie poitrine volumineuse, une Barbie, ça peut être aussi sexy que mignon, en fait, une Barbie.
Barbie, c'est juste Barbie.
Ҩ Aptitude particulière : Baby est un esprit. A la différence des autres esprits hantant ou errant, elle n'est pas transparente et elle est palpable, on ne peut pas la traverser -son corps reste tout de même particulièrement glacial. Elle ne peut pas voler mais n'a plus de "poids", elle dévie donc légèrement la gravité. B.B est morte, sa voix résonne donc comme tous les fantômes, son cœur ne bat pas et elle ne respire pas non plus. Ce n'est qu'un démon de dernière classe sans grande importance, un dixième de sorcière réduit à l'état de fantôme, elle est informe et sans ombre, il n'y a pas plus inoffensif.
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Histoire & Anecdotes
B.B. -6 mois
« ▬ Papa ? Maman ? ▬ Quoi encore ? ▬ Je suis enceinte. ▬ Démerde-toi. »
Elle baisse les yeux. Les larmes montent dans ses yeux d'un vert éclatant. Elle pince ses lèvres en un sourire frustré. Elle est là, en plein milieu de la maison, et personne ne l'aide. Personne ne la soutient. Tu aimerais bien, toi, la soutenir, Blondyne. Non. Tu ne t'appelais même pas encore Blondyne à cette époque. Tu n'étais rien à cette époque. Juste un fœtus de trois mois, indésiré et rejeté, on ne voulait pas de toi, mais tu étais là quand même. Juste là, dans ce ventre qui gonflait et essayait de te rejeter tant bien que mal. C'était ta mère. Et elle souffrait. Et elle pleurait. Et elle avait mal. Et toi, Blondyne, toi, tu pouvais rien y faire. Car c'était toi qui lui faisais tant de mal. Et ça, quelque part, tu le savais. Tu l'as toujours su. Ta mère, elle s'appelle Abigail, prénom hébraïque, ça signifie « La joie du père ». Mais ce ne sont pas ses parents qui lui ont donné ce prénom. Abigail, c'est une adoptée, adoptée par un couple déjà très vieux qui ne pouvait pas avoir d'enfants, quand elle n'avait que huit mois. Ils l'ont aimé, puis elle les a déçus. Ton papy et ta mamie qui ne sont pas vraiment les tiens, ils étaient à la fois stricts et à la fois laissez-faire. Ils étaient stricts dans les principes de la vie et la façon de se comporter de leur fille. Mais ils étaient laissez-faire lorsqu'il était déjà trop tard. Et pour toi, il était trop tard.
Elle pose une main sur son ventre. Elle te caresse du bout des doigts et te rassure, toi, fœtus, elle te dit que tu n'as rien à craindre, elle te dit qu'elle te gardera, elle te le promet. Elle s'occupera bien de toi. Abigail. Abigail, elle a seize ans, lorsqu'elle a vu pour la première fois la croix rouge sur le test de grossesse. Elle a fait une gaffe, elle n'a pas fait attention, et tu es le résultat de cette distraction. De ce manque d'attention. Maintenant, c'était trop tard. Elle ne pouvait pas revenir en arrière. Tu étais trop développer pour avorter. Ta mère aurait pu être ta sœur. Il y aurait eu un grand écart, mais il arrive parfois où deux sœurs ont beaucoup d'écart entre les deux âges. Comme il arrive qu'une mère et sa fille aient peu d'écart. Tu étais un petit accident. Son petit accident. Blondyne. Non. Fœtus. Que les choses soient claires. Elle ne t'aimait pas. Elle ne t'a jamais aimé. Elle ne t'aimera jamais. Blondyne. Petite chose flottante accrochée dans son utérus. Petite chose naissante, essence même de la vie. Tu étais le commencement. D'un calvaire.
Mamie faisait la vaisselle et Papy était plongé dans ses mots-croisés. Ils ne s'occupaient pas d'Abigail. Il ne s'en sont jamais vraiment occupés. Oh, ils l'aimaient. Ils l'aimaient plus que n'importe quel couple pouvait aimer son enfant. Mais Abigail, c'était Abigail. Mais Abigail, elle était une ratée. Enfant, elle était ce genre de petite fille modèle qu'on rêve d'avoir en tant que fille, sœur ou amie. Serviable, souriante et attentionnée, elle était vive sans l'être trop et polie tout en gardant cette innocence de petite fille qui ravivait les cœurs des morts. Puis elle a grandi, Abigail. Influençable. Autrefois bonne élève et studieuse, elle a arrêté de travailler en classe et a commencé à récolter les mauvaises notes. Abigail. Parce qu'elle était amoureuse. Alors elle est devenue ce genre de jeune fille rebelle déjouant l'autorité parentale, une ratée. Elle faisait tout de travers. Absolument tout, Abigail. Jusqu'à ta création. Ce fut la première chose que ta grand-mère a dit lors de ta naissance. Tu étais la seule chose qu'Abigail avait réussi après une longue période de ratures.
B.B. 3 mois
« ▬ Comment ça va avec Anarchy ? ▬ Elle hurle tout le temps pour rien, me fait faire des insomnies, elle m'épuise. Je vais la tuer. »
L'oreille collée contre le combiné qu'elle soutient avec son épaule, elle porte la cigarette à sa bouche de sa main droite et joue nerveusement avec ses ongles de sa main gauche. Ta mère. C'est à ta naissance qu'elle a commencé à fumer. Elle vit seule, maintenant, seule, mais dans un petit studio miteux et étroit appartenant à ses parents. La décoration laissait à désirer et il y faisait toujours froid. Le balcon était le seul endroit plaisant, même si la vue laissait à désirer. Abigail. Les poches sous les yeux et le dos courbé, elle n'a pas vraiment l'air très en forme. Ce sont ses rares moments de calme et de détente. Lorsque tu dors. Et ce sont les rares moments où elle peut faire ce qu'elle a à faire. Comme manger. Comme boire. Comme téléphoner à ses amies, aussi. Ou bien simplement dormir un peu de ce qu'elle n'a pas pu dormir cette nuit pendant que tu hurlais. Parfois même il lui arrivait de passer ce temps libre à te regarder dormir. Immobile. Comme une poupée de porcelaine. Tu étais vraiment belle, un beau bébé.
« ▬ Aller, faut pas dire ça, regarde la quand elle dort, j'ai reçu la photo, tu sais, on dirait une poupée avec ses petits cheveux blonds. Je suis sûre qu'elle va trop te ressembler, en plus. Pis quand elle grandira et qu'elle deviendra une bonne fille, tu seras contente de l'avoir. ▬ Non. A ses quatre ans, je la file à son père. »
C'était décidé. Il n'y avait plus rien à discuter. Abigail. Elle était têtue, très têtue, et elle voulait pas de toi. La blondeur de tes cheveux, le resplendissement de ton teint de porcelaine, la beauté de ton joli visage de poupon. Rien ne l'atteignait. Elle ne ressentait pas cet amour incontrôlable et cet instinct de protection que ressentent toutes les mères pour leur bébé après l'accouchement. Au contraire. Elle te détestait. Tu la dégoûtais. Tu étais répugnante, Anarchy. Et pourtant, tu ne faisais rien de mal. Tu ne faisais jamais rien de mal. Et tu ne demandais rien à personne. Tu dormais. Tu mangeais. Tu pleurais. Comme tous les bébés, mais toi, tu étais sûrement la pire du voisinage. Tu hurlais. Pour rien. Par colère, peut-être, par rage, et puis par tristesse, surtout. Tout était de ta faute. Alors tu pleurais, entre les repas, pendant les repas, et puis tu gigotais, aussi, beaucoup. Tu étais ce bébé infernal qui ne faisait que hurler. Tu étais cet enfant indésirable qui n'avait pas de place, parce qu'on ne voulait pas de toi. Quelque part, tu le savais. Tu ne pouvais exprimer ce mécontentement que par les pleurs et les hurlements. B.B.
« ▬ C'est quoi ces cris que j'entends derrière toi ? ▬ Tu vois, ça c'est ma fille qui braille, et elle va continuer comme ça jusqu'à son prochain dodo ou au biberon. Je te laisse, Seena, bye. »
B.B. 2 ans
« ▬ HIIII. Maman Maman Maman Maman Mam-. »
Tu cours et tu pleures, tu pleures et tu cours. Peu importe dans quel ordre tu le faisais, cela irritait toujours ta mère. Les poches sous ses yeux étaient de plus en plus grosses au fil de tes années, et ta pauvre génitrice ne prenait plus soin d'elle comme la jolie et mignonne Abigail le faisait auparavant. Tu lui ressemblais. Vous étiez même deux gouttes d'eau identiques. Tu avais ses cheveux blonds incoiffables et ses yeux verts au regard espiègle lors des bons jours. Les seuls moments doux que vous passiez ensemble étaient lorsque ta chère mère coiffait ta crinière déjà bien garnie à l'époque. Elle aimait bien ça, te coiffer. Peut-être parce que sa mère la coiffait beaucoup quand elle était petite. Mais aujourd'hui, en plein milieu de la grand place du marché, tu pleurais, tu courais, tu appelais ta mère, et puis tu tombais. Anarchy. Tu restais longtemps là, à pleurer, étalée sur le sol, attendant que quelqu'un vienne te relever, des bras chaleureux pour te consoler. Mais tu savais que ta mère ne viendrait pas t'aider. Alors, comme une grande guerrière, tu ne relevais, époussetait les éraflures qui saignaient sur tes genoux pour te jeter dans les bras de ta mère.
« ▬ MAMAN. ▬ Ana' ? Tu t'es fait bobo quelque part ? »
Tu pleures et pleures encore parce que tu ne sais faire que ça. Tu étais ce genre de gamine pleurnicharde mais qui pleurait surtout par colère. Par colère plus qu'autre chose, d'ailleurs, Anarchy, tu as toujours été du genre colérique, et bien que ton côté de pleurnicheuse s'estompait au fil des années, tes colères redoublaient parfois même de violence, bien qu'elles se faisaient tout de même de plus en plus rare. Tu étais bien la fille de ta mère, Anarchy. Alors elle s'accroupit pour constater tes blessures, puis elle se laisse guider par ta petite main qui se referme sur ses grands doigts fins pour la tirer jusqu'au beau milieu de la grande place. Une glace. Une glace par terre, éparpillée, une glace à l'italienne, comme ils appellent ça, une glace. Ta glace. Les chats et les chiens venaient la renifler et passer quelques coups de langue dessus alors qu'elle aurait dû être dans on ventre. Puis tu te remets à pleurer. Devant la pauvre glace que tu ne pourras jamais manger. Ta mère soupire. Elle soupire beaucoup. Tu l'exaspère. Elle ne t'aime pas. Elle ne t'aimera jamais, Anarchy. Tu n'as pas ta place dans sa vie, ni dans son cœur, mais dans ses soucis.
« ▬ Anarchy, me fais pas une frayeur comme ça, tu as juste renversé ta glace, c'est rien de grave. Et arrête de pleurer, tu es toute rouge et pas jolie. Abigail va t'en racheter une autre si tu veux. »
Elle ne t'aurait pas proposé ça si tu n'étais pas en train de hurler et d'ameuter tous les passants. Elle dit juste ça pour plus t'entendre pleurnicher et ne plus voir les regards irrités se poser sur vous. Et tu le sais. Alors tu pleures encore plus fort. Alors tu as ta nouvelle glace encore plus vite.
B.B. 4 ans
« ▬ Où est-ce qu'on va Mam-Abigail ? ▬ La ferme. »
Tu ne vas pas chercher plus loin. Tu n'insistes pas. Tu ne remues pas le couteau dans la plaie. Ce n'est pas la peine. Ça ne servirait à rien. Tu n'oses pas, de toute façon. Tu t'enfonces un peu sur ton siège à l'arrière de la voiture et puis tu regardes les paysages défiler, attentive, la voiture roule vite, trop vite, Abigail chantonne l'air de la musique qui passe à la radio, elle est impatiente de se débarrasser de toi. Anarchy. Dans le coffre et sur le siège à côté de toi, il y avait deux valises, deux valises contenant toutes tes affaires, absolument tout. Et en même temps, ta mère, elle était pâle. Ta mère, elle était le stress. Ta mère, elle frissonnait. Elle avait peur. Peur de retrouver. Peur de le retrouver. Peur de les retrouver. Tous. Mais surtout lui. Ton père, Anarchy. Tu partais vivre chez lui, sans ta mère, sans personne, juste avec ton père. Ton père et puis ses amis, aussi. Quand vous vous arrêtez enfin elle te réveilles alors que tu t'étais endormie sur le siège. Anarchy, tu grognes un peu. Et puis tu as un peu peur, aussi, comme Abigail. C'est un bar-café-restaurant avec un petit appartement à l'étage où vivaient ensemble ton père, ses amis, et autrefois Abigail. Ta mère sonne. Tu aimerais t'enfuir. Elle resserre fort sa main sur la tienne. Un homme très grand, aux cheveux blonds longs et à la barbe de trois jours ouvre.
« ▬ Hééééé. Mais c'est la p'tite Abby, ça. Questud'viens ma poule ? ▬ Faolán, laisse-moi voir Allister. »
Elle l'écarte tandis que tu t'enfonces dans sa robe un peu trop courte et enfouis ta tête dans son ventre comme pour te cacher du regard de l'homme un peu trop survolté et superficiel. Abigail ne te repousse pas. Elle pose même brièvement sa main sur ta petite tête blonde. Tu t'accroches plus fort. Toujours plus fort. Silencieuse et sage. Faolán. Il te regarde et puis comprend. Tout s'éclaire. Le pourquoi du comment. Le pourquoi Abigail, la si jolie et gentille Abigail est partie sans prévenir. Anarchy. Tu étais l'intruse. Tu étais le soucis. Tu n'avais pas ta place ici, ni ailleurs. C'était ce qu'on te faisait comprend tout le temps. Faolán. Il s'écarte et vous laisse passer. Tu le fixes de tes grands yeux verts qui lui demande pourquoi. Alors il te répond de ses yeux bleus qu'il ne sait pas. Il t'envoie un de ces regards compatissants que beaucoup de gens t'offrent souvent. Anarchy. Et ça réchauffe un peu ton cœur d'enfant. Vous entrez dans le bar puis derrière le comptoir et montez à l'étage, là où personne n'a le droit de monter. Tu ne sais pas vraiment pourquoi, Anarchy. Tu suis et tu ne poses pas de question. Il y a du monde, à l'étage.
« ▬ Voilà. Allister. C'est ta fille, Blondyne Bryanne Anarchy, et elle porte déjà ton nom de famille. Tu la gardes. Je me fous du genre de fille qu'elle va devenir à tes côtés, mais je n'en veux pas, tu l'assumes. ▬ Attends, Abigail, t'abuses là. D'un coup tu disparais de ma vie sans me dire les raisons et là tu reviens en me disant que je suis le père de ta môme, tu délires ? T'as pensé à ma carrière, hein ? Et puis on a déjà Owen et Roann, deux mômes qui nous encombrent. ▬ Hey, chuis pas un môme, moi. ▬ Ouais et puis d'abord, c'est pas de sa faute au p'tit Alli' si t'es pas capable de garder les cuisses serrées, chérie. ▬ Ta gueule, Owen. Et, Quinn, laisse-la. Hé, mais, hé, attends Abigail, te barre pas comme ça sans la gosse, j'fais comment moi si elle se met à chialer, et si elle te réclame ? ▬ ...démerde-toi. »
Elle s'en va. Devant toi, il y avait des hommes, tout plein d'hommes, tu n'as jamais vraiment fréquenté les hommes, avant, toi, Anarchy. Ou devrais-je t'appeler par des surnoms, maintenant. Maintenant que l'on t'aime. Tu n'as jamais eu de Papa. Tu ne sais pas vraiment comment c'est. Tu ne le sauras jamais. Allister ne sait pas se comporter comme un père. C'est ce genre de garçon incapable qui ne réussira jamais rien dans la vie, ce genre de garçon irresponsable qui ne savait même pas comment enfiler une robe à une petite fille avant ton arrivée dans sa vie. Alors il te fixe. Ils te fixent tous. Ils ont tous à peu près le même âge, sauf deux d'entre eux. Ils te font peur. Il y avait un petit garçon, dans le coin de la pièce, qui regardait le monde d'un sale œil. Il avait l'air d'avoir ton âge environ. Anarchy. Et tu sens que les larmes montent dans tes yeux et te piquent le nez. Et tu sens que tes lèvres se mettent à trembler. Quand ta mère ne te dit même pas au revoir. Quand ta mère s'efface de ta vie à jamais. Et quand ce qui semble être ton père s'accroupit devant toi.
« ▬ Maman... ▬ Maman elle t'a abandonnée, donc maintenant c'est ton. Euh. Ton Papa Allister que tu vas écouter, okay ? Bon, alors tu vois, ça c'est un peu ta maison, même si c'est un peu le bordel et parce qu'on est sept mecs. Ta putain d'mère a laissé ta valise là, on essaiera de te trouver un matelas pour dormir et au pire tu prendras celui d'Owen. Par contre je sais rien faire avec les mômes, moi, donc s'il te plaît, sois sage et chiale pas sinon je chiale. »
Et alors t'as commencé à pleurer.
B.B. 7 ans
Trois ans. Trois ans maintenant que tu vis dans ce petit appartement au dessus d'un bar-restaurant, chez ton père et ses amis, dans un petit quartier modeste à Los Angeles. Baby, Barbie ou B.B, comme ils t'appellent affectivement ou sarcastiquement selon l'humeur. Ton père, Allister, dont le nom portait la signification grecque "défendeur des hommes", c'était un homme brun aux yeux bleus, fin et assez peu musclé, il n'était pas vraiment très grand. Il était dans un groupe de rock irlandais, avec quatre autres garçons, et tu vivais parmi eux. Il y avait Quinn, que tout le monde appelait très souvent "chef", et dont le prénom avait cette signification. C'était le leader. Il était sarcastique, méchant et pourri d'intelligence. Brun aux yeux d'un noir luisant de mépris, il était de trois ans plus vieux que ton père, mais semblait avoir aux alentours de seize ans. Faolán, sont prénom signifiait "petit loup", c'est le premier que tu as vu. Il était de cinq ans l'aîné de ton père et le plus vieux du groupe. Survolté, hyperactif et superficiel, il en faisait toujours trop, mais il était d'une gentillesse infinie. Et puis il y avait aussi Fredian, ou bien "paix". Il n'habitait pas avec vous, mais avec ses parents, pas très loin de l'appartement. Il ne venait que pour les répétitions, et tu n'avais pas le droit d'être dans l'appartement lors des répétitions, alors tu ne le connaissais que de vue. Il semblait plutôt introverti mais souriant. Owen était le plus jeune du groupe, il était mineur et ses parents venaient régulièrement lui rendre visite. Il avait seulement treize ans quand tu es arrivée. C'était un peu le bouc émissaire du groupe, le martyrisé, mais celui qu'on aimait tout de même très fort. Il avait un caractère bougon et macho qui se voulait viril sans l'être vraiment. En bas, au rez-de-chaussée, il y avait Momo. Momo, c'était le barman, le patron, le plus vieux de la résidence, celui qui vous faisait toujours à manger, celui à qui vous louiez l'appartement du dessus. Il était attentionné, responsable et digne d'une grande confiance. C'était ta famille, Baby.
« ▬ B.B. Attends-moi... ▬ Mais grouilles-toi, le phoque, sinon y'aura plus de cookies ! ▬ Je vais faire un arrêt cardiaque, j'ai trop mal, B.B, arrêtes-toi. ▬ J'm'en fous, j'veux mes cookies ! »
Tu t'arrête un peu et te retourne pour hurler à Roann de se dépêcher. Six garçon, six Papas, et puis Roann, aussi. Roann, dont le prénom signifiait "petit phoque". Ses regards noirs et son air renfrogné ne le faisaient pas paraître très sympathique, mais il n'était pas méchant. Roann, Roann, ton ami d'enfance, le petit frère de Quinn. Vous faisiez tout ensemble, comme un frère et une sœur. Il avait un an de plus que toi, mais tu marchais toujours devant lui. Il te suivait au moindre pas et se laissait mener n'importe où tant qu'il était près de toi. Roann. La coutume de chaque matin était de tirer à la courte paille. Les deux perdants devaient aller chercher le journal et faire des courses pour les autres pendant que ceux-ci dégustaient les bons cookies de Momo. Chaque jour, vous étiez les deux malheureux élus. Chaque jour, il ne restait plus de cookies pour vous.
« ▬ Trop tard, les mômes, y'en a plus. ▬ QUINN JE TE DÉTESTE. RENDS-MOI MA PART DE COOKIES ! ▬ La ferme, Baby, t'es plus jolie quand tu pionce, toi. »
Vous étiez les gosses qui entraient et sortaient du bar, qui montaient et descendaient les escaliers pour aller à l'étage. Les gosses que presque tout le quartier connaissait comme on connaît les enfants du boulanger. Vous n'aviez pas le droit de courir dans le bar-restaurant, mais vous courriez quand même. Tu courais tout le temps, toi, Barbie, quand tu ne dormais pas entre les bouteilles d'alcool ou les instruments de musique. Et Roann, il te suivait. Toujours. Encore et encore. Comme ton ombre. Et toi, tu avais ce caractère inflammable, explosif, même, que tu as toujours eu et que tu garderas toujours. Cette capacité à démarrer au quart de tour, sang chaud, colère, pour pas grand chose et à la moindre remarque. Alors tu claquais les portes, alors tu faisais entendre ta colère à tous les clients du bar-restaurant. Quinn et Owen avaient très vite remarqué ton tempérament explosif et s'en amusaient chaque jour, tout le temps. Ils étaient les allumettes, tu étais la dynamite. Et tu repartais toujours, vexée et en colère, avant que l'un des autres garçons ne viennent te raisonner. Ce n'était jamais Roann. Tu ne l'écoutais pas. Il se contentait de supporter tes colères. Et de te suivre, encore et encore, même lorsque tu claquais la porte devant son nez.
« ▬ Bah qu'est-ce que t'as, Barbie chérie, Quinn et Owen t'embêtent encore ? ▬ Pourquoi c'est toujours les deux plus jeunes qui doivent aller faire les courses ? Quand on revient, y'a plus de cookies, c'est pas juste ! ▬ Ah ça, c'est pas notre faute, vous vous débrouillez toujours pour tirer les pailles les plus courtes. Et dis pas qu'on triche sinon tu-..Bébé ? ▬ Elle s'est endormie sur le tapis. »
Il te regardait dormir lorsque tu t'endormais subitement dans des endroits incongrus, il te regardait manger lorsque Momo vous préparaient de bons plats, il te surveillait toujours, blotti dans ton ombre, juste derrière toi. Baby. Tu marchais toujours juste devant lui. Tu marcheras toujours juste devant lui. Grâce à la force des caractères, Barbie. Il était ce genre de garçon qui cédait facilement à chaque caprice, qui abandonnait à chaque défaite. Et toi, tu étais ce genre de fille qui ne cédait pas, et qui persévérait. Il était aussi calme que l'eau qui s'écoule lors des beaux jours, et toi, toi, tu était aussi explosive que la foudre des jours d'orage. Vous étiez des opposés. De parfaits opposés. Barbie. Et vous étiez ces gosses, ces gosses que tout le monde connaissait, ces gosses, ces gosses dont on prévoyait déjà l'avenir. Barbie. Baby. Crois-tu vraiment en une simple amitié entre un garçon et une fille ? Tu n'y as jamais cru. Ou peut-être que si, quand tu étais gamine. Quand tu ne réalisais même pas qu'il te suivait partout. Qu'il était la personnification même de ton ombre. Ton ombre.
« ▬ Hé, B.B, réveille-toi, ils sont tous partis en concert et ils nous ont laissé des cookies. ▬ J'aurais voulu y aller avec eux. R.A.S, pourquoi tu m'a pas réveillée ? ▬ C'est en boîte de nuit, on n'a pas le droit d'y aller. »
R.A.S. Roann Alexenders Sones. Rien à signaler. Tout était calme, chez lui, tout était simple, chez lui, tout flottait, il n'y avait jamais aucune prise de tête, il était comme ça. Il était ce genre de garçon avec qui on avait l'impression que tout irait toujours bien, que tout serait toujours parfait. Tant qu'il te suivait dans ton ombre, tant qu'il te protégeait derrière toi, pour t'empêcher de tomber, et tant que tu restais devant lui. Il n'y aurait jamais rien à signaler.
B.B. 10 ans
« ▬ Owen, combien de fois on te l'a dit ? Cette baguette ne sera toujours qu'un vulgaire bout de bois entre tes mains. T'es comme R.A.S et la Barbie, Cracmol. ▬ Pfff. C'même pas juste. Tu veux bien faire quelque chose avec, chef ? ▬ Hors de question, on a dit pas de ça dans l'appartement, ni dans le bar, ni partout ailleurs. »
Tu les fixes. Tu le savais. Ta mère ne t'en avait jamais parlé. Mais eux, si. Ils te l'ont dit presque tout de suite. Ils sont sorciers. Des Traîtres à leur Sang, comme ils appelaient ça. Ce genre de sorciers qui agissaient et vivaient comme les Moldus. Et toi, Baby, toi, tu es Cracmol, comme Roann, comme Owen. Des ancêtres sorciers, mais plus rien de magique ne coule dans tes veine. Peut-être une légère trace qui te permettra de perpétuer le sang, avec un peu de chance, dans les générations qui te précèderont. Cependant, tu ne vis pas comme ça. Tu vis comme une jeune fille normale. Tu l'as toujours fait. Tu pouvais seulement voir les choses ayant rapport à la magie, comme tous les autres Cracmols. Mais tu n'étais rien de plus qu'une simple humaine sans aucun pouvoir de sorcellerie. Tu ne comprenais pas toujours très bien les termes que ton père et ses amis employaient, et tu t'en moquais un peu, à vrai dire, mais ce n'était visiblement pas le cas de Roann et Owen. T'es assez désintéressée, comme fille, toi, Barbie. La sorcellerie ne te passionnait pas, ton père et ses amis avaient rayé ça de leur vie, tu était juste curieuse de savoir pourquoi ce changement d'avis, après les études. Toi, tu allais dans une école normale, tu irais dans un collège normal et un lycée normal, avec Roann. Alors tu descends. Tu descends et tu fais ce que tu as toujours fait pour savoir quelque chose sur ta mère et ton père. Tu demandes à Momo. Il sait tout, Momo.
« ▬ Yosh, les marmots, ça glande ? ▬ Dis, Momo, pourquoi Abigail ne m'a jamais parlé de la sorcellerie ? Et comment elle a rencontré le groupe ? ▬ Ta mère, c'est une Cracmol aussi, comme toi. Elle et les autres fréquentaient la même école primaire, puis quand ils sont partis étudier la sorcellerie, elle les voyait pendant les vacances. C'était la chanteuse du groupe et la p'tite mascotte. La seule fille, aussi. Fallait bien que t’arrive un jour ou l'autre. A leurs seize ans, elle a totalement disparu. Ton père est le plus jeune des quatre sorciers, quand il a quitté l'école ils ont fait une croix dessus pour vivre comme des Moldus et ne pas laisser Owen à l'écart... »
Tu l'écoutes. Attentive. Roann et toi aviez toujours l'habitude de poser des questions peu discrète à propos de la sorcellerie à Momo. Tous deux assis au comptoir, vous écoutiez attentivement. Vous l'avez toujours écouté. Il est le plus sage et le plus réfléchi. Il a de l'expérience, aussi. C'est à la fois le confident de tous et à la fois le conseiller. Il est aussi celui qui vous sert de nounou, aussi, quand ton père et ses amis partaient en concert. Il vous aimait beaucoup, énormément, même, Roann et toi. Il vous a toujours aimé. Il vous racontait ses histoires fabuleuses pour vous endormir, le soir. Puis vous grandirez, alors plus le temps passera, plus ses histoires deviendront des histoires de grands. Pour les grands. Celles qu'on ne peut pas révéler aux tout petits. Momo, il est sage et docte. Il est intelligent. Mais il ne sait pas tout, Momo. Il sait juste ce qu'il sait. Cependant, vous aviez toujours une réponse, avec lui. Contrairement à Quinn, il ne tournait pas autour du pot et ne jouait pas avec les mots pour berner qui que ce soit. Momo, il vous parlait avec des mots d'enfants pour que vous compreniez. Parce que lui aussi, il était Cracmol.
« ▬ Vous avez arrêté la sorcellerie pour Owen ? Il a pas vraiment l'air de s'en rendre compte... ▬ Ce mioche ingrat ne voit pas plus loin que le bout de son nez. ▬ RAMENEZ VOUS TOUT LE MONDE. CE SOIR C'EST PIZZA FAITE MAISON DE MOMO. ▬ Pour changer... ▬ Bon appétit ! »
Owen, ingrat et égoïste, Owen, boudeur et orgueilleux, Owen, une chiantise née pour son groupe. Et pourtant, il était vraiment aimé, Owen. Alors comme ça, toi, Baby, avais hérité de ta mère Cracmol aux ancêtres Sangs-Purs, et non de ton père entièrement Sang-Pur. Tu n'as jamais vraiment osé demandé aux autres hommes ce qu'ils étaient, mais tu le devinais parfois dans leurs paroles et leurs insultes amicales. Quinn était un Sang de Bourbe et Faolán un Sang-Mêlé. Fredian était sûrement un Sang-Pur. Pour toi, tous ces mots n'avaient pourtant aucune importance. Ils n'étaient que des termes que tu ne comprenais pas et dont tu ne te préoccupais pas. Pour toi, vous étiez une famille et tous les mêmes. Ils avaient abandonné leurs baguettes et leurs balais après avoir terminé l'école, et n'avaient pas choisi d'aller à l'université.
B.B. 12 ans
« ▬ HEY BARBIE ! Tu sors ? Tu veux bien aller me faire une course genre vite fait ? ▬ Flemme. Et puis on va à la plage, on passe même pas par l'épicerie. ▬ Sale gosse. »
Il te frappe dans le dos avec son chiffon poisseux et tu râles un peu entre deux éclats de rire. Barbie. Personne n'avait jamais levé la main sur toi, même lorsque tu jouais les petites rebelles avec Roann. Vous n'alliez pas à la plage. Non. Mais tu ne leur dirais pas où tu allais. Vous n'aviez pas le droit d'y aller. Vous y alliez quand même. Rien ne vous arrêtait. Rien ne t'arrêtait, surtout, Barbie. Ton cher Roann ne faisait que te suivre dans tes nombreuses conneries. Vous étiez les deux gosses du quartier, les deux mômes que tout le monde connaissait et qui connaissaient tout le monde. Les mascottes du bar. Ceux à qui on ne peut pas s'empêcher de lancer un "Bonjour" bruyant dans la rue. Vous étiez toujours aux fêtes du quartier, vous étiez toujours dehors, d'ailleurs. A la plage ou traînant dans les rues, vous seuls ou avec d'autres mômes du quartier. Tu avais la belle vie, Baby, libre et sans frontières, Barbie, toi avec tes longs cheveux toujours emmêlés, ta crinière de lion et ton regard luisant, espiègle. Alors tu attrapais sa main et tu l'emmenais, alors il te suivait sans broncher un peu partout. Roann. Il était ton ombre. Il marchait sur chacun de tes pas. Tu étais la maman poule et il était ton poussin.
« ▬ B.B, on n'a pas le droit d'être là, on va se faire trucider et puis même, on va se faire pécho, en plus t'es trop pas discrète. ▬ On s'en tape, fais moi la courte échelle, je connais un raccourcis si on passe par dessus ce mur, par contre fais gaffe y'a plein de ronces et puis des cadavres d'animaux morts mais c'est rien. ▬ A tous les coups c'est moi qu'on va engueuler, en plus, t'es vraiment chiante, Barbie. ▬ Ta gueule, monte. »
Il te raisonnait, parfois. Souvent, même. Ou du moins, il essayait. Barbie. Tu as toujours été plus que têtue. Tu n'écoutais que les adultes, et ce seulement lorsqu'ils te criaient dessus. Roann. Tu ne l'écoutais pas. Tu te fichais de ce qu'il pouvait te dire. Tu te fichais de savoir si il avait tort ou raison, et tu savais d'ailleurs pertinemment qu'il avait toujours plus raison que toi, tu ne voulais pourtant pas vraiment l'admettre, c'était tout toi, ça. Il la ferme enfin. Tu soupires. Il t'a toujours obéi au doigt et à l’œil, Roann. Tu le savais. Il ne te trahirait pas, Roann, il ne te laisserait jamais tomber, Roann, il prendrait toujours, toujours les coups à ta place, Roann. Alors il te fait la courte échelle. Vous vous hissez sur le mur et vous laissez tomber de l'autre côté pour filer entre les ronces comme deux habiles petites souris. Deux gentils petits voleurs. Et vous vous glissez jusqu'à une réserve abandonnée où vous aviez caché des jeux futiles d'enfants comme un sac de bille, un ours en peluche défoncé et une bouteille de bière fendue de partout. Barbie. Puis une main sur ta bouche. Barbie. Puis un cri étouffé de la part de Roann à côté de toi. Barbie. Tu te débats sans succès tandis que les mains s’agrippent sans délicatesse à tes hanches de gamine peu formée. Mais trop formée pour ton âge. Et puis on vous embarque. Ils sont plus vieux que vous. Et ils vous ont pris dans leur réserve.
« ▬ Hé, regarde, Dallan, les mioches du bar, là, on les a pécho en train de traîner dans notre réserve, ils ont du voir des trucs louches ils risquent de balancer, on en fait quoi ? ▬ Ah ouais ? Chais pas mais la gamine, là, elle est bien mignonne. Hé, le môme, tu nous la prête juste deux s'condes ? Partage, quoi... ▬ Arrête, mec, laisse-la, c'est qu'une gamine. Tu les prend au berceau ou quoi ? ▬ Putain, la touchez pas ! »
Il avait une main sur ta joue et l'autre qui te tirait brusquement les cheveux, Barbie, quand Roann s'est précipité sur lui pour le frapper en plein visage. Il avait de la force, ton ami, ton poussin, ton ombre, ton Roann, il avait même trop de force pour son âge. Alors ça lui a fait mal, mal, mais il était plus vieux, alors ils vous ont lâché et vous avez couru, lâches, vous vous êtes enfuis, lâches, comme deux gamins que vous êtes, Barbie, comme deux mômes désobéissants et un peu rebelles, aussi. Alors vous avez couru et avez grimpé par dessus le mur à une vitesse folle, Barbie, alors vous vous êtes enfuis, parce que vous êtes pas vraiment très courageux. Vous l'avez jamais été. Barbie. Vous étiez un peu lâches et idiots, aussi. Vous aviez la fougue de la jeunesse, comme on dit. Et vous avez dévalé la grande rue en courant jusqu'à être hors de porté. Vous n'êtes pas allés à la plage, aujourd'hui. Mais vous n'aviez pas abandonné la réserve non plus. Barbie. Tu as toujours été têtue.
B.B. 14 ans
« ▬ On a dit aujourd'hui on bosse tous un peu dans l'appart', moi je donne les ordres, je suis le chef. Donc Al', toi tu t'occupes de nettoyer la cuisine, Fao' range le salon, Owen ira descendre les poubelles pour les vider quand elles seront pleines et euh...toi, Roann, tu... T'as qu'à t'occuper des plantes, elles sont toutes sèches faut les arroser, et puis couper ce qui est mort. ▬ Mais je serai dehors, et il fait chaud dehors. Et puis tout est mort, hein, tu sais. ▬ Alors tu coupes tout. Et- PUTAIN BARBIE. Dors pas en plein milieu, tu gênes, et magne ton cul de princesse tu devrais déjà être en train de faire le ménage, femelle. ▬ Mais il fait trop chaud, je peux pas travailler quand il fait trop chaud, et puis je sais pas faire le ménage, moi je préfère dormir. »
Il vous toise de ses yeux noirs étincelants, dans l'ombre de l'appartement, tandis que vous vous mettez tous au travail. Ou presque. Vous êtes mous, vous avez trop chaud. Quinn a soudainement eu cette idée saugrenue de faire un grand nettoyage dans votre appartement miteux en cette chaude et étouffante journée d'été. Tu étais chargée du ménage. Tu ne voulais pas vraiment le faire. Tu n'as jamais voulu participer à la vie de la maison. Tu dormais lors des réunions de famille et tu dormais aussi lors des longues journées de ménage intensif et que tu jugeais totalement inutiles puisque chacun d'entre vous était d'une nature assez désordonnée. Tu avais grandi dans ce désordre, tu n'aimais pas vraiment le ménage. Tu n'as jamais vraiment aimé participer au moindre évènement embêtant et même les festivals t'ennuyaient parfois. Quinn passe et repasse pour vérifier ce que vous faites, tu le compare à un gardien de prison montant la garde auprès de prisonniers avant d'aller prendre une glace et de te diriger vers Roann. La cannicule. Tu n'as jamais vraiment aimé le froid, et plutôt supporté la chaleur mais il fallait bien l'avouer, la cannicule était une des choses les plus insupportables du monde, et même en petite culotte et en T-shirt, il t'était totalement impossible de ne pas fondre sur place. Votre petit appartement miteux n'avait pas de climatisation, et le ventilateur avait été cassé par Owen. Ce jour là, vous aviez failli le découper en morceaux.
« ▬ Si t'as trop chaud, pourquoi tu te mets pas torse nu comme Papa Allister et les autres ? C'est parce que tu veux pas que je vois comme t'as pas de muscles ? ▬ Tais toi. Des muscles, j'en ai plus que toi, femmelette. Et toi, pourquoi tu te mets pas en maillot de bain sous cette chaleur ? Tu veux pas que je vois comme t'es plate ? ▬ ...je suis plate ? ▬ Absolument pas, c'était juste pour te relancer une vacherie mais j'ai rien à attaquer en fait, tu es parfaite, Barbie. »
Il rit légèrement de ce rire qu'il utilise souvent, moqueur, sarcastique, il prend ce ton hautain que tu détestes autant que tu chéries chez lui. Il est beau comme ça. Il a toujours été beau, Roann. Tu ne t'es jamais laissée de contempler son visage peut-être un peu trop juvénile pour ses quinze ans. Il avait un an de plus que toi, il paraissait un an plus jeune que toi. Vous faisiez toujours grosso-modo la même taille et il n'avait pas vraiment une forte carrure d'homme, tout comme son frère, ils étaient tous deux assez petits et fins, et n'avaient pas les épaules carrées de la gente masculine. Mais ils avaient une force assez impressionante pour leur taille. Il rit. Il te regarde bouder un peu devant ce rire ironique. Mais en même temps, il sait qu'il a eu tord. Tu n'es pas plate. Loin de là. Mais il aime bien te taquiner sur ça, comme tu aimes le taquiner sur sa silhouette enfantine. Il te fixe du coin de l'oeil et te lance un regard qui ne présage rien de bon pour toi. Puis il incline doucement le jet d'eau vers toi, un sourire espiègle au visage, te trempant de la tête aux pieds.
« ▬ T'es même trop parfaite, et comme les êtres imparfaits comme moi détestent la perfection comme toi, je vais te mouiller jusqu'à ce que tu sois trempée comme un chat qu'on aurait mit dans une baignoire. ▬ Non, Roann, tu vas faire fondre ma glace, arrête, c'est bon, c'est bon, tu es très musclé, arrête, Roann, éteint ça. ▬ Bon Roann arrête, elle va être trempée et elle va foutre plein d'eau dans l'appart', après donc c'est bon... »
Il arrête, tu le regarde, rafraîchie, avant de te jeter sur lui pour retourner le jet vers sa figure en riant, Barbie, c'est beaucoup plus amusant que de faire le ménage, que de travailler. Vous vous battez, encore, comme toujours. Vous vous êtes toujours battu, battu pour jouer, en mesurant vous coups et vos morsures pour ne pas vous faire de mal, comme vous avez toujours été en compétition pour n'importe quoi, n'importe où et n'importe quand.
B.B. 15 ans
« ▬ Whoa, hé, Baby, qu'est-ce que t'es jolie ! ▬ Sois gentil, chéri, dis-moi quelque chose que je ne sais pas. »
T'as grandi. T'as beaucoup grandi. Et puis tu t'es développée, aussi. Beaucoup. Énormément, même. Baby. Barbie. Tu étais bien jolie, tous te le disaient. Tout le temps. Tu te faisais aborder, draguer, tu refusais ou acceptais selon ton humeur et le visage du garçon. Il n'y avait rien de bien sérieux dans tes relations. Cela durait une nuit, le temps d'un flirt, et puis plus rien. Et puis tout s'envolait. Et puis tu partais, tu déployais tes ailes et abandonnais ton partenaire d'un nuit, Barbie. Tu brisais les coeurs sans aucun remords, sans même y faire attention, tes "Je t'aime" sonnaient horriblement faux, Barbie, faux, tu n'as jamais aimé personne, il n'y a jamais rien eu de sérieux. Alors tu brisais des coeurs, des vies, alors tu abandonnais des hommes, sans vraiment comprendre, sans chercher, le mal dans tout ça. Et le lendemain, tu avais oublié, le prénom, le visage, et la voix de celui avec qui tu avais partagé ton lit le temps d'une nuit. Momo avait besoin de main d'oeuvres, parfois, alors toi et Roann l'aidiez lorsque vous n'étiez pas en cours. Vous n'étiez plus les deux gamins du quartier, vous étiez le serveur et la maid du bar, et toujours aussi populaires, vus étiez comme ça.
« ▬ BON LES DEUX WHISKYS ET LA BIÈRE ÇA VIENT ? ON VA PAS DORMIR LA, HEIN. ▬ Ça vient, ça vient, tout de suite. Voilà pour vous, messieurs. ▬ Et servis par une bimbo, en plus, Baby, t'as bien grandi, t'es bien jolie. Fais un peu gaffe, quand même, darling. »
Attention. Barbie. Tu n'as jamais fait attention. Tu ne fais jamais attention. Pourtant, tu acquieces sans vraiment être très convaincante. Il te fixe du coin de l'oeil, l'air sévère, comme si tu allais y croire. Il donne une claque sur tes fesses rebondies, tu t'en fous. Tu ne remarques même pas. Barbie. Tu es bien trop occupée à servir les autres clients et à prendre les commandes. Des claques sur les fesses, des mains baladeuses dans le dos ou sur les épaules, tu n'y faisais pas attention, ça arrivait chaque jour. Tu as protesté, au début. Roann a beaucoup râlé, aussi, au début. Puis vous n'y faisiez tous deux plus vraiment attention. Enfin, c'est ce qu'il disait. Il disait qu'il n'était pas jaloux. Il disait que ça ne l'atteignait pas. Seulement parce que tu l'avais remballé plusieurs fois en lui disant qu'il était trop étouffant. Seulement parce que tu avais de plus en plus de mal à le supporter collé à tes baskets H24. Seulement parce que tu n'avais plus vraiment besoin d'ombre, maintenant que tu avais déjà bravé l'interdit, maintenant que ton innocence était déjà souillée, tu n'avais pas vraiment besoin de protection ni d'ange gardien derrière toi, tu n'avais plus vraiment envie de couver un petit poussin non plus, tu voulais juste te sentir libre et indépendante. Roann. Et Roann. Ce que tu ne savais pas vraiment, c'est qu'il en souffrait bien plus que ce que tu aurais pu le croire.
« ▬ Hé, R.A.S, j'en ai marre de servir, moi, je monte dromi-..regarder la télé, vas aider Momo à t'occuper des clients. ▬ T'es la seule fille que je veux servir, Barbie. ▬ Arrête de dire des conneries, tu sais bien que je ne ressens absolument rien pour toi. Va servir les clients sinon ils vont gueuler, encore, et sois aimable. Ne renverse pas de chaise ni de table même si un couple est en train de flirter juste son ton nez. C'est pas grave. »
Il grogne. Tu te moque un peu de lui et lui ébouriffe les cheveux. Il te rend la pareille mais plus brusquement. Il a de la poigne. Il en a toujours eu. Tu ris. Puis il s'en va. Et alors tu monte dans l'appartement t'endormir sur le canapé devant la mini-télévision de mauvaise qualité aux images pleines de pixels. C'est toujours comme ça. Tu le sais, il t'aime, il l'aime plus que n'importe qui au monde, mais t'es pas vraiment une fille facile. Tu le sais, il est jaloux, même si il prétend ne pas l'être. Tu le sais, il les déteste, même si il prétend s'en ficher. Tu le sais, il est triste, aussi, même si sa fierté clame haut et fort que ce que tu fais ne l'atteint pas. Tu le sais, tu sais aussi très bien que si tu fais ça, c'est dans le seul but de l'attirer vers toi, de le rendre jaloux, parce que tu es une adolescente, parce que tu es une jeune fille un peu complexe. Tu le sais, mais tu ne veux pas te l'avouer.
B.B. 16 ans
« ▬ Hé, minette, pour 150$ tu nous fais quoi ? ▬ Mon pied dans ta face, ordure. »
Tu frappes brusquement la main qui se pose sur ton short et tu te retournes. Le ciel gris se couvre encore un peu plus, le tonnerre gronde, les premières gouttes de pluie commencent à tomber, une à une, elles ne se remarquent même pas, vous ne les remarquez pas non plus. Barbie. Ils se défient du regard, Roann, Roann et cette bande de garçons louches que tu ne connaissais même pas, ils n'étaient pas du coin, Barbie, ils n'en avaient pas l'air, ils te connaîtraient, sinon. Tu les fixes, tu ne dis rien, tu ne cherches pas à te défendre, ni à défendre Roann, tu sais que ça ne servirait à rien, Barbie, tu sais, tu sais que ce serait comme mettre de l'huile sur le feu, tu sais, tu sais que ça ne ferait que les énerver davantage, alors tu te contentes de t'éloigner et de regarder, Baby, impuissante, les garçons se battre. Ton sors un parapluie que tu ouvre au dessus de ta tête, tu ne cherches pas à t'enfuir, tu fixes ton cher Roann et ces inconnus, tu les regardes s'énerver, tu les regarde se frapper, s'insulter, et parfois même, Barbie un sourire se dessine sur tes lèvres souillées.
« ▬ Il a parlé le gosse ? Kestuveux, demi-portion, y'a rien à voir ici, tu dégage, laisse nous tranquille, morveux. ▬ La demi-portion elle t'emmerde, lâchez la, laisse Barbie tranquille ! ▬ Alors c'est comme ça qu'on l'appelle la salope ? Bon aller, on va être gentils, si tu nous la laisse on te pètera pas la gueule. »
Il s'approche de toi. Tu recules. Le mur. Tu te colles contre le mur de pierre. Il s'approche. Ses mains baladeuses se promènent sur ta peau qui frissonne. Tu ne cherches pas à t'enfuir, tu ne cherches pas à te défaire de l'emprise, tu restes là, sans bouger, ses amis s'approchent, et puis il y a Roann. Roann qui s'énerve. Roann qui lève son poing. Roann qui le frappe. Les frappe. Il est seul, seul contre trois, ou quatre, tu ne sais pas vraiment, ta vision se trouble, la pluie devient de plus en plus forte, elle claque contre le parapluie qui te protège au dessus du soleil de tes cheveux blonds, Barbie, elle claque contre Roann qui te protège de ces garçons comme le parapluie te protège de la pluie, et tu le fixes, le regardes encaisser les coups, il est endurant, il est fort, aussi. Puis ils s'en vont lorsqu'ils voient qu'il ne lâchera pas prise, ton ombre. Barbie. Elle t'a toujours protégé, Roann, il t'a toujours protégé. Ils abandonnent, ils partent, ils te laissent avec le blessé, ils te laissent avec un Roann, avec Roann, plus en colère que jamais. Contre eux. Contre toi. C'est contre toi qu'il est en colère, surtout. Il se laisse glisser contre le mur, ensanglanté, dans la pluie, il n'a aucune protection, Roann, tu ne l'a jamais protégé, lui. Il s'en fout. Alors tu l'approches, cherches un mouchoir, le soigne, et lève le parapluie au dessus de sa tête.
« ▬ T'aurais pas du faire ça, même pour moi. ▬ J'pouvais pas faire autrement, tu voulais quoi ? Qu'ils te fassent des trucs pas net ? ▬ Ce serait pas la première fois. ▬ Si t'étais plus prudente, aussi... C'est bon, c'est bon, je vais pouvoir marcher, j'ai juste un peu mal au nez... »
Et alors il se relève. Tu admires, Barbie, il se relève, il s'est toujours relevé, peu importe les coups, peu importe la fatigue, tu sais, Roann s'est toujours relevé, tu l'admires, Barbie, lui et ses blessures de guerre, et alors tu glisses ta main dans la sienne, et vous partagez le même parapluie. C'est étrange car tu es plus grande que lui, désormais. Tu te moques un peu de lui pour ça, tu le taquines. Tu sais, tu l'as toujours su, ce que tu ne voulais pas savoir, parce que tu n'y croyais pas, mais tu le sais, désormais, Barbie. Tu es amoureuse.
B.B. 17 ans
« ▬ Hé, Barbiiiiiie ? Toi et Roann, vous êtes en couple ? Fraaaanchement, je t'assuuuure, vous iriez trooooop bien ensemble ! ▬ Haha, non mais Jess', Baby en couple ? Ça m'étonnerait, y'a pas plus infidèle qu'elle ! Hein pas vrai, chérie, t'y crois pas à l'amour ? ▬ Non. ▬ YAY. C'est clair et net, elle sait ce qu'elle veut, la jolie petite Baby. »
Tu prends leurs commandes. Un couple. Ils sont tes amis. Ou plutôt, des voisins. Jessica et William. Jessica, avec sa tonne de piercings et tatouages, Jessica, avec son parfum qui pique le nez, Jessica, avec ses habits colorés et mal assortis, Jessica, trop superficielle, trop idiote, aussi, et qui pourtant faisait tout pour te ressembler jusqu'à t'espionner dans les moindres détails. Elle était ce genre d'adolescente pathétique avec ses mots qui ne voulaient rien dire et une fâcheuse tendance à frimer et à se croire "fashion victim", comme elle le disait si bien. Si tu étais son modèle, c'était bien parce que son petit-ami William en pinçait pour toi et que la gamine était verte de jalousie. Et ça t'amusait, tu en jouais, tu t'amusais de sa jalousie, tu attirais de plus en plus William et ce n'était pas sa tonne de maquillage et son soutien-gorge rembourré qui allaient y changer grand chose. Cette fille manquait cruellement de charisme, tu n'y pouvais rien, elle n'y pouvait rien, mais elle te faisait un peu pitié, parfois. Et puis il y avait Roann. Il venait te chercher quand Momo n'avait plus besoin de toi au bar pour que vous alliez vous promener aux alentours des quartiers de Los Angeles. Tout était de plus en plus ambiguë entre vous, c'était sûrement ce qui t'attirait le plus. Chaque parole de sa part te faisait frissonner, tu souriais bêtement comme une petite enfant devant un dessin animé débile, Barbie, Barbie, et tu détestais ça.
« ▬ Tu sais même pas faire les ricochets, t'es trop nul, Roann, t'as toujours été trop nul. Fillette. ▬ Tais toi. Tu sais même pas les faire non plus. ▬ Bien sûr que si, regarde. ▬ Je te hais. Va mourir. »
Si seulement il avait pu prévoir, si seulement il avait pu savoir ce qu'il se passerait plus tard, ce qu'il t'arriverait, Baby. Baby. Il n'aurait jamais souhaité ta mort d'un air aussi peu sérieux. Même juste pour rire. Ça ne t'atteignait pas, ça restait un jeu, c'était toujours un jeu, vous vous amusiez toujours à vous souhaiter la mort dans les pires souffrances inimaginables, sans que ce ne soit méchant. Barbie. Il ne te haïssait pas non plus. Il t'aimait. Tu l'aimais aussi, même si tu étais incertaine, Barbie. Alors vous vous asseyez dans l'herbe à côté du petit point d'eau, à côté des roseaux, et les cigales grésillent, et les grenouilles coassent, et les oiseaux chantent. Il te regarde, Roann, il s'allonge, tu t'allonges aussi. Sur lui. Tu le fixes. Tu souris. Espiègle. Ce soir, tes sourires ne seront que pour lui, ce soir, tes caresses ne seront que pour lui, ce soir, il n'y aura que son prénom qui sortira de ta bouche, il n'y aura que lui. Seulement lui.
« ▬ Tu te rappelles quand on prenait nos bains ensemble ? ▬ N'y pense même pas. ▬ J'ai encore rien dit. ▬ Non mais t'allais dire quelque chose. »
C'est ce soir, ce soir et avec toi qu'il perdra sa virginité. Vous aviez toute la nuit devant vous.
B.B. 18 ans
Dix-huit ans, l'âge de la raison. Baby. Tu étais une jeune adulte, maintenant, majeure. Et de plus en plus jolie et naturelle. Dix-huit ans, l'âge de la raison. Du moins, c'est ce qu'on dit. Tu étais peut-être moins libertine depuis que tu étais dans cette relation ambiguë avec Roann. Tu ne restais pas non plus une sainte, loin de là, et tout le monde le savait, certains en profitaient, même, Barbie l'allumeuse, Barbie, jolie Barbie. Tu étais même peut-être devenue une fille encore plus difficile qu'auparavant. Difficile à attraper, difficile à combler, même. Et éternellement sauvage, tu filais entre les doigts et te défaisais de tes liens sans encombre. Tu n'étais pas domptable, Baby, Barbie, loin de là. Et pourtant, ils essayaient, ils persistaient, certains baissaient les bras, d'autres non. Roann. Pourtant, il n'y avait que lui. Tu ne voyais que lui. T'as jamais vraiment été fidèle et les relations, même ambiguës, n'échappaient pas à la règle. Dix-huit ans. Tu avais terminé le lycée et eu ton diplôme sans vraiment beaucoup d'effort. Depuis ta plus tendre enfance tu étais ce genre de petite fille qui dormait toujours en cours mais avait la note maximale aux examens.
« ▬ Hé, poupée, laisse-toi faire. Je te demande juste de boire un petit verre avec moi... ▬ LÂCHEZ-MOI. Je ne bois pas ! »
La tension monte. La colère monte. Les voix se haussent. Sa main se resserre plus fort sur ton poignet. Barbie. Un alcoolique comme tu en vois chaque jour dans ce bar. En général, les habitants de ton quartier, vos voisins, étaient tous assez joyeux lorsqu'ils étaient souls. Lui, tu ne le connaissais pas, Barbie. Lui, tu ne l'aimais déjà pas. Roann et les autres étaient à l'étage, le brouhaha cesse petit à petit pour vous fixer, il repousse les personnes qui interviennent et te tire vers l'extérieur. Tu refuses, tu protestes. Barbie. Tu tires, tu lui cries des insultes, mais t'as pas vraiment beaucoup de force. T'as toujours été aussi épaisse qu'un haricot, comme le disaient si bien ton père et les autres, et t'as jamais eu vraiment de force, bien que tu ne sois pas dépourvue de muscle comme fille. Tu ne pouvais pas lutter contre un homme, tu le savais, Barbie. Ce jour là fut celui où tu avais le plus besoin de Roann. Ce jour là fut celui où il n'est pas venu à temps. Momo était dans les cuisines et il y avait beaucoup de bruit à l'étage, on ne vous entendait pas, et la main que ton agresseur posait sur ton visage pour étouffer les cris désespérés sortant de ta bouche n'aidaient pas. Et alors la colère monte au fil des verres qu'il avale. Barbie. Tu aimerais t'enfuir. Lâche.
« ▬ LA FERME, SALOPE ! »
Tu n'as quasiment rien vu de plus. Il te lâchait lorsque tu poussais ton dernier cri. Et puis son poing s'est abattu violemment sur ton visage. C'est lâche de frapper une femme. C'était ce que les hommes avec qui tu vivais avaient toujours dit à Roann lorsqu'il levait la main sur toi, même pour jouer. Tu n'as jamais reçu de coup, toi, Barbie. Tu étais juste battue d'amour. Ce poing s'abattant sur toi est la dernière chose que tu as vu, ton dernier souvenir de vie, et un souvenir qui restera à jamais gravé dans ta mémoire. Baby. Tu es mal retombée. Ton crâne a heurté violemment quelque chose dernière toi. Le sol ou une table ? Qui s'en soucie ? Tu es morte sur le coup. Il t'a tuée. Barbie. Un jour, tu as demandé ce qu'un Moldu ne pouvait pas savoir, et ton père t'a répondu ce qu'un sorcier devait savoir. Tu lui as demandé, ce jour là, avec ton innocence de petite fille Cracmol, s'il croyait aux fantômes. Et alors il t'a dit que les sorciers, après la mort, avaient le choix entre partir définitivement retrouver l'au-delà ou bien rester sur Terre sous une forme plus ou moins semblable à celle qu'ils avaient de leur vivant. Mais toi, d'abord, tu as vu le néant. Barbie. Tu pensais qu'il n'y avait rien après ta mort. Le noir, un gouffre, qui t'aspire. Et tu tombes, une chute, sans fin, tu es aspirée par le sol. Baby. Non. Blondyne Bryanne Anarchy. Tu meurs.
B.B. post-décès
Tu t'es réveillée, un jour. Peu après ta mort, sûrement. Légère et aussi pâle que la mort. Tu t'es sentie presque malade et puis tu as repensé à ce poing qui s'est élevé au dessus de toi. Barbie. Des ancêtres sorciers, mais plus aucune trace de magie dans ton sang. Tu étais cette Cracmol. Et pourtant, tu étais là. Peut-être parce que les traces dans le sang ne partent pas si facilement. Peut-être parce que quelque part, tout au fond de ton âme, il y avait quelque chose de sorcier, aussi. Ton père, ses ancêtres, et les ancêtres de ta mère. Tout cela t'a permit d'avoir cette vie de spectre après la mort. Tu t'es réveillée, un jour, dans cette université à l'autre bout des États-Unis. Et alors tu as commencé à errer, à hanter, comme chaque fantôme, comme chaque esprit qui se respecte. Tu as commencé à connaître ton entourage, petit à petit. Dormir restait une de tes activités favorites. Tu t'es adaptée, et puis tu as commencé à oublier petit à petit ta vie. Ta vie, sauf ce jour. Ce jour où tu l'as perdue. Barbie. Et désormais, tu recherches le sommeil éternel, Barbie, le repos, la paix, après avoir vécut ce que le destin voulait que tu vives. Mais après tout, si tu es encore là, c'est que tu n'as peut-être pas vraiment très envie de disparaître à jamais...
Toi. Oui, toi !
Moi c'est Célia mais vous pouvez m'appeler absolument comme vous le voulez (ou presque). J'ai un âge que je ne divulguerais pas et ma petite B.B est mon tout premier et unique compte. J'ai connu ce forum par partenariat et je n'ai pas forcément de remarque à faire à part tous mes compliments pour ce joli design frais et coloré. (Ah, et je me suis permise d'ajouter un simple background gris à la fiche pour ne pas être embêtée avec les changements de design qui n'iront peut-être pas avec les couleurs des dialogues dans l'histoire, donc pour éviter de vous piquer les yeux plus tard.)
Points Concours : 1 Fan Clubs : un fan club est un groupe, informel ou organisé en association, de fans, autrement dit de personnes partageant une admiration, voire une adulation commune.
Diplôme : Maîtrise des Compétences Avancées Filière : Haute Magie, option PsychomancieÂge du perso : 21 ans Messages : 411 Gallions : 140
Lux Y. Chamberlain
bitches never die i’ll kick your muggle ass
Sujet: Re: » love's gonna get you down; sleeping beauty • Sam 11 Mai - 5:16
Bienvenuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuue !
Si tu as la moindre question n'hésites pas ! Quand tu as fini ta fiche fais-nous le savoir en postant dans le topic approprié par là et on s'occupera de toi.
Points Concours : 1 Fan Clubs : un fan club est un groupe, informel ou organisé en association, de fans, autrement dit de personnes partageant une admiration, voire une adulation commune.
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Lux Y. Chamberlain
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Sujet: Re: » love's gonna get you down; sleeping beauty • Sam 11 Mai - 14:27
C'est parfait ! Très bonne fiche, super agréable à lire ! Et ce perso J'ai déjà joué un cracmol et un fantôme, mais un fantôme de cracmol, c'est juste terrible ! Tu es validée ! Bon jeu parmi nous !